[Critique] HITCHER (1986) de Robert Harmon

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Par une nuit pluvieuse, sur une route des États-Unis, Jim Halsey prend en auto-stop un dénommé John Ryder, un personnage étrange et inquiétant. Jim comprend très rapidement qu'il a affaire à un tueur psychopathe. Alors qu'il parvient à s'en débarrasser, une course-poursuite commence entre Ryder et sa proie, qui endosse, malgré elle, les meurtres de son poursuivant. Jim est pris en chasse par la police locale et ne trouve personne à qui se confier, excepté Nash, une serveuse qu'il est contraint de prendre en otage...

Si l'on doit le scénario de Hitcher à Eric Red, par ailleurs déjà responsable des scripts de Blue Steel et Aux Frontières de l'Aube, c'est Robert Harmon qui signe ici la  réalisation. 
Aujourd'hui surtout actif dans le domaine de la série télévisée, on lui doit toutefois d'autres long-métrages tels Cavale Sans Issue (1993) et Le Peuple des Ténèbres (2002), dans des genres bien différents.

 

Avec Hitcher, Harmon propose un thriller tendu comme un arc, principalement grâce à une mise en scène soignée, transcendée par son cinémascope parfaitement exploité. Non seulement il n'a pas pris une ride, mais encore aujourd’hui, la partie suggérée de son intrigue a conservé tout son impact dérangeant. Côté casting, où la performance est souvent de rigueur, on retrouve Rutger Hauer (La Chair et le Sang, Dracula 3D, Batman's Begin), probablement dans l'un de ses rôles les plus marquants, avec Blade Runner. Il incarne à la perfection John Ryder, ce tueur de la route qui va s'attacher, d'une façon tout particulière, au jeune Jim Halsey interprété par un C. Thomas Howell (E.T. l'Extraterrestre, L'Aube Rouge, Outsiders, The Amazing Spider-Man) parfait en jeune proie, poussée dans ses retranchements, offrant une palette de jeu riche et n'est pas sans évoquer parfois un certain Bruce Campbell. Il reprendra par ailleurs son rôle dans Hitcher 2, Retour en Enfer en 2003, destiné au marché vidéo. Sans oublier évidemment la craquante Jennifer Jason Leigh (EXistenZ, Dolores Claiborne), qui, comme Rutger Hauer, sort tout juste du film de Paul Verhoeven, La Chair et le Sang.


Road Movie se situant quelque part entre l'acharnement de Duel et le sous-texte homosexuel de Jeepers Creepers, Hitcher s'affranchit du fantastique tout en entretenant ce qu'il faut de mystère sur les véritables motivations de son bad guy. On partage très vite les peurs et la colère du personnage et malgré ses quelques petites imperfections, on peine à décrocher de cet enchevêtrement de galères dans lequel le héros s'enfonce inéluctablementJusqu'à cette fin amère, qui ne manquera pas d'évoquer la folie manipulatrice du John Doe de Seven. S'il est chiche en horreur graphique, la terreur psychologique est suffisamment exploitée et maitrisée pour faire de Hitcher un remarquable thriller, nerveux, troublant, parfois même dérangeant, à ranger dans le peloton de tête de la production du genre dans les années 80.
N.T.

EN BREF
titre original : The Hitcher
pays d'origine : États-Unis
année de production : 1986
date de sortie française : 25 juin 1986
budget : 6 000 000 $
durée : 93 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3.5/5

† HANTISE
▲ Excellent casting
▲ Thriller nerveux
▲ Cinémascope parfaitement exploité

 -  DÉMYSTIFICATION -
▼ Peu d'horreur graphique
▼ Petites imperfections
▼ Mais pourquoi ???

LE FLIP
Le personnage interprété par un Rutger Hauer inquiétant, annonce à Jim dans quel état il a mis son précédent chauffeur...

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