[Critique] DERRIÈRE LE MASQUE (2006/2008 - DTV) de Scott Glosserman

ADRÉNOMÈTRE  ♠ 

NOTE  TV TV TV TV TV 

Un tueur psychopathe qui se fait appeler Leslie Vernon, se laisse filmer par une équipe de documentaristes alors qu'il prépare un massacre. Il explique sa démarche de meurtrier, et dissèque ainsi les mécanismes du slasher...

Imaginez Freddy Krueger, Michael Myers ou Jason Voorhees, révélant dans un documentaire, tous les secrets de leur mode opératoire et dévoilant toute la logique sous-jacente de leurs méfaits, bien plus calculés qu'il n'y paraît... C'est cette véritable plongée dans l'intimité des croquemitaines que propose le film de Scott Glosserman, s'offrant, pour l'occasion, la présence au casting, de quelques figures emblématiques du genre.
Autour du tueur masqué, incarné par Nathan Baesel, on croise ainsi Zelda Rubinstein (Poltergeist) ou Kane Hodder (Vendredi 13 7, 8, 9 et 10) dans le rôle d'un résident d'Elm Street, la fameuse rue où a sévi Freddy Krueger, dont l'interprète, Robert Englund, également présent, interprète un ersatz du docteur Loomis d'Halloween.

Traité sur un ton léger, le film flirte avec la comédie noire, et de par son sujet, offre un regard inhabituel sur ce genre de massacre. On assiste ainsi à une étude comparée de l'activité, entre les années 60 et aujourd'hui, durant laquelle un tueur en retraite estime qu'il y avait plus de quantité, et que les meurtres nécessitaient moins de préparation. Permettant même à ces tueurs légendaires, – et par extension le genre – de régler leurs comptes avec leurs détracteurs en dénonçant les tueurs "nuls", qui font n'importe quoi dans résidences universitaire mises sens dessus dessous, et qui ternissent leur image et rabaissent la profession.

Derrière le Masque propose une réalisation bâtarde, mélangeant l'impact factuel du documenteur, et narration classique, qui le rapproche d'une forme de docufiction. Un choix presque regrettable tant la partie "classique" semble bien fade, en comparaison des images de reportages beaucoup plus dynamiques et immersives. Le résultat se rapproche d'un making of, décrivant les préparatifs du tueurs, où rien n'est laissé au hasard, du maquillage, à la préparation physique, en passant par le choix de la survivante, qui devra répondre à un cahier des charges précis. L'intervention du tueur, aussi loquace que pédagogue, permet également de revenir sur la symbolique omniprésente dans ce genre de films.

Si Derrière le Masque évoque tout un pan du cinéma de Wes Craven, dans sa tentative de démonter les mécanismes du slasher, il privilégie cependant les phases explicatives, au détriment de l'action. Sil cela ne gênera pas forcément les adeptes du genre, les novices en revanche, pourraient se sentir exclus, et peu concernés par le décryptage d'un genre ultra balisé et référencé. 

Malgré une approche documentaire plutôt réussie et immersive, celle-ci sera totalement abandonnée lors du dernier acte pour retourner à une narration classique. Malheureusement, cela ne sert pas le film, et bien au contraire, révèle une esthétique fade, proche du téléfilm, jusqu'alors dissimulée derrière les images live du documenteur. Le tout vire alors à la série B inoffensive, à une extraction de cœur près, dont les doublages ne sont pas toujours convaincants et la mise en scène peu inspirée. Heureusement, quelques surprises scénaristiques viennent offrir les quelques coups de théâtre nécessaires pour tenir jusqu'au générique. Toutefois, malgré une dernière partie décevante, il serait dommage, surtout pour les fans du genre, de passer à côté de ce film qui a quand même le mérite de traiter de son sujet, soit les croquemitaines tueurs en série masqués, sous un angle pour le moins inhabituel.
N.T.

EN BREF

titre original : Behind the Mask : The Rise of Leslie Vernon

pays d'origine : États-Unis

année de production : 2006

date de sortie française : 19 novembre 2008

durée : 90 minutes

adrénomètre : ♠

note globale : 2.5/5

† HANTISE †

▲ Traitement original du croque-mitaine

▲ Scénario

▲ Casting

 -  DÉMYSTIFICATION -

▼ Permutation narrative malvenue

▼ Série B innofensive

▼ Doublages peu convaincants

LE FLIP
...

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