[Critique] EVIDENCE (inédit - 2012) de Howie Askins

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Quatre amis partent passer quelques jours dans les canyons, aux alentours de Los Angeles. Ryan en profite pour réaliser un film sur son pote Brett qui s'adonne aux joies du camping pour la première fois de sa vie. Une fois sur place, ils sont confrontés à quelque chose d’étrange, d'inconnu et inattendu qui va les prendre en chasse...

Howie Askins réalise ce mélange évident de références du genre telles le Projet Blair Witch, [Rec] et Troll Hunter. L'inquiétude est d'autant plus forte qu'au démarrage, on retrouve des jeunes, des blagues, un bois et des toiles de tentes qui sentent méchamment la redite...
Pour couronner le tout, la caméra bouge dans tous les sens, sans raison, c'est flou, on s'arrête, on zoome sur une souris gisant morte en pleine rue, le pire cliché annonceur d'un drame macabre. Le héros filme ensuite les nichons de sa bien-aimée, tiens, peut-être un autre présage... Sur place tout ce petit monde abandonne le superbe camping-car ultramoderne pour marcher près d'un kilomètre à travers forêts et canyons et finalement monter son camp en pleine nature sauvage. Après une première soirée festive et quelques bruits bizarres en forêt, les choses deviennent plus intéressantes dès le lendemain lors d'une balade durant laquelle tout ce petit monde tombe sur une drôle de bestiole. Un événement qui va éveiller les soupçons des amis de Ryan, persuadé que ce dernier joue avec eux.

Dans Evidence, on est vite parachuté dans une problématique très similaire au Projet Blair Witch : des jeunes isolés dans un milieu naturel sauvage et hostile. Sauf que cette fois, on n'a malheureusement pas d'étudiant en cinéma derrière la caméra. On se retrouve ainsi confronté à l'un des principaux travers du found footage : pour donner un cachet amateur et réaliste à l'entreprise, on créé des images exagérément imparfaites, bien pires que ce que ferait un gamin de 5 ans dans la réalité...


Heureusement, les choses évoluent assez rapidement, les rencontres étranges s'accumulent et un climat d'inquiétude se fait sentir. D'autant plus pesant que les personnages sont coincés là au coeur de la nuit, loin de leur véhicule. Et lorsqu'ils décident de rejoindre le camping-car à la seule lumière de leurs torches, les choses se compliquent et l'angoisse devient de plus en plus pesante. Cette deuxième partie s'avère plutôt dynamique, se rapproche de lpouvante et de l'horreur graphique, pour finalement aboutir à une révélation inattendue. Les choses tournent alors à l"hystérie, on entend une sirène, des tirs nourris. On n'y comprend rien et les personnages non plus, de toute façon il n'ont pas vraiment le temps de se poser des questions.

Le dernière partie est donc chaotique, dans tous les sens du terme. Ça secoue, ça court, ça crie, ça se cache, n'importe quoi jaillit de n'importe où, le premier avantage étant que l'on n'a effectivement pas le temps de s'ennuyer. Les monstres sont plutôt réussis, les acteurs convaincants, ce qui aide à rendre l'ensemble plausible, et parfois même sérieusement flippant. Et ça dure comme ça jusqu'au générique, même bien au-delà puisque le film se poursuit jusqu'à la toute fin de ce dernier, offrant les ultimes moments d'angoisse.


Malgré un emballage de found footage lambda, Evidence étonne dans sa tentative de pousser le genre plus loin, en multipliant les thématiques, au point qu'on se croirait parfois plongé en plein jeu vidéo horrifique de type FPS, Condemned en tête de proue, quitte à rendre l'ensemble parfaitement illisible. On se demande même par moment si l'on n'est pas tombé en pleine Cabane dans les Bois.

Avec un démarrage finalement assez trompeur sur la marchandise, et une fois acclimaté aux images mouvantes et floues, Evidence finit par surprendre. Plutôt honnête dans sa démarche, il se positionne au-dessus de la production moyenne du genre (qui a dit pas dur ?) en évitant au maximum les longues plages d'inaction et les effets de peur artificiels. Immersif, l'effet recherché est atteint, on flippe à de nombreuses reprises (et pas pour une fille qui saute sur un lit ou une porte qui claque), et on a même droit à un argument gore qui le classe, de facto, dans les petits films d'horreur à budgets certes modestes (12 500 dollars), mais bien sympathiques.
N.T.

EN BREF
titre original : Evidence
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2011
date de sortie française : inédit
durée : 78 minutes
budget : 12 500 $
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 3/5

† HANTISE
▲ Surprenant
▲ Honnête dans sa démarche
▲ Flippant

-  DÉMYSTIFICATION -
▼ Image exagérément instable
▼ Thématiquement surchargé
▼ Parfois illisible

LE FLIP
Les grosses bêtes qui surgissent face caméra...

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