ESCAPE GAME 2 - LE MONDE EST UN PIÈGE d'Adam Robitel [Critique]

Évaluation du dossier : 2/5 [] 

Six personnes se retrouvent enfermées dans une série d'escape games, découvrant lentement ce qu'elles ont en commun pour survivre. En rejoignant deux des premiers survivants, ils découvrent rapidement qu'ils ont tous déjà joué à ce jeu.

Suite du très ludique Escape Game premier du nom, toujours réalisé par Adam Robitel, Escape Game 2 - Le Monde est un piège peine à justifier son existence, avec un arrière-goût persistant d'œuvre bâclée et inachevée.

L'argent ne fait pas le bonheur paraît-il. Force est de constater qu'il ne garantit pas non plus une suite réussie. Pourtant, en passant de 9 à 15 millions de budget, on était en droit de s'attendre à les voir passer à un moment ou l'autre à l'écran... Malheureusement, ce n'est pas le cas et Escape Game 2 - Le Monde est un piège fait surtout passer l'idée qu'il est une suite tout à fait dispensable qui ne parvient pas à dissimuler l'opportunisme économique qui le meut, ni le regrettable manque d'inspiration sur lequel il est bâti.


On fait, en effet, face à un cruel déficit d'originalité, du coup du cauchemar, au wagon qui se détache, en passant par les fausses sorties de jeu... Tout (ou presque) est téléphoné, relevé de temps à autres de petites touches d'incohérences, que l'on ne dévoilera pas ici pour ne rien spoiler. On nous présente des personnages pourtant plutôt intéressants mais avec une subtilité si proche du degré zéro qu'on se demande si les quatre auteurs (?) travaillaient réellement sur le même film. Les  réactions sont parfois improbables, tout comme les QI puisque les participants qui semblent régulièrement traversés d'éclairs de génie, parviennent à percer les secrets et contrer les pièges avec une rapidité déconcertante. On note également la disparition puis la réapparition de certains, sans plus d'explications, avec toute la crédibilité que l'on vous laisse imaginer.  


Au niveau du récit, on reste sur un schéma similaire au premier, l'effet de surprise en moins. Pire, les choses prennent un certain temps pour s'enclencher et une fois que la machine est lancée et que le récit semble vraiment prendre son envol, c'est surtout l'impression d'un travail bâclé, qui ne pousse jamais plus loin son concept, qui s'impose. Au point qu'à la séquence finale, prévisible au plus haut point (mais à ce moment, on se dit naïvement que la surprise viendra plus tard !) on croit seulement attaquer la dernière partie du film... alors que le générique tombe !

Bien entendu, Escape Game 2 - Le Monde est un piège est traversé de quelques bonnes idées, de pièges, parfois très cruels (notamment une pluie acide particulièrement perfide) mais toujours aussi désespérément soft graphiquement, ainsi que dans sa photographie, signée Marc Spicer (Dans le noir, Escape Game) dont la scène du faux bord de mer en est sans doute le plus bel exemple de réussite.


Pas assez mauvais pour être un nanar, ni assez bon pour satisfaire le public avec un taux d'exigence moyen, c'est un peu l'angoisse, surtout quand on voit qu'il y a quand même quatre scénaristes à bord... Donc oui, Escape Game 2 - Le Monde est un piège est une suite dispensable, qui manque cruellement de générosité et ne réitère pas l'effet de surprise du premier volet. Le pire en fin de visionnage étant d'avoir l'impression d'avoir vu un film non fini. Qui se contenterait d'une moitié de la tour Eiffel en se rendant à Paris ?
N.F.T.

EN BREF 
titre original : Escape Room: Tournament of Champions
réalisation : Adam Robitel
scénario : Will Honley, Maria Melnik, Daniel Tuch, Oren Uziel...
distribution : Taylor Russell McKenzie, Logan Miller, Thomas Cocquerel...
photographie : Marc Spicer
musique : John Carey & Brian Tyler
pays d'origine : États-Unis / Afrique du Sud
budget : 15 000 000 $
année de production : 2021
date de sortie française : 11 août 2021
durée : 85 minutes
adrénomètre : ♥ 
note globale : 2/5

† EXORCISME † 
▲ Quelques moments intenses 
▲ Quelques belles images
▲ Casting

- DÉMYSTIFICATION - 
▼ Prévisible
▼ Court
▼ Scénario sans éclat

LE FLIP 
S'abriter avant une pluie particulièrement acide...

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