THE DARK AND THE WICKED (2020) de Bryan Bertino [Critique] COMPÉTITION GÉRARDMER 2021

Évaluation du dossier : 2.5/5 []

Louise et Michael se rendent à la ferme familiale où ils ont grandi, au chevet de leur père mourant. Leur mère, en proie à des crises de démence, est convaincue qu’une force extérieure s’est insinuée dans leurs vies. Les incidents troublants se multiplient et se font de plus en plus inquiétants.


Après The Monster qu'il réalise en 2016, Bryan Bertino revient à la réalisation avec un drame horrifique familial pour le moins désespéré.

Au visionnage de The Dark and the Wicked, on comprend très vite que nous sommes en quelque sorte les témoins impuissants de l'agonie d'un foyer. Outre un petit clin d'œil à Poltergeist 2, on pense forcément à Relic et dans une moindre mesure à You Shoud Have Left, avec Kevin Bacon, qui s'intéressaient également à l'action de la psyché malade sous forme de force négative qui intervient dans le monde réel. Le drame qui se noue à l'intérieur de la vieille maison familiale, visiblement laissée à l'abandon, comme l'est le couple de vieillards qui l'habite semble étroitement lié à un mal insidieux qui s'emploie à détruire toute trace de cette vie de famille passée.


L'idée est plutôt bonne sur le papier, d'autant que le cinéma d'horreur, on le sait, est l'écrin idéal pour traiter de tous les sujets sous forme métaphorique. Malheureusement, à vouloir trop miser sur la symbolique, Bryan Bertino en oublie de distribuer quelques clés essentielles pour la compréhension de la partie émergée de son récit. La conséquence la plus rédhibitoire étant qu'on fait face à des scènes choc à fort potentiel mais qui finissent par ne plus fonctionner, le spectateur ne pouvant les associer à une réalité logique et tangible. Les prétentions auteurisantes sont là, mais on reste piégé à la surface et Bryan Bertino ne semble pas vraiment s'en soucier. Préférant soigner ses images, et il vrai que de ce côté, c'est très réussi, il condamne son long-métrage à rejoindre le tout-venant sans lui donner ce supplément d'âme, cette générosité qui aurait sans doute fait la différence.


Néanmoins, on souligne un casting remarquable constitué de Marin Ireland (Umbrella Academy) et Michael Abbott Jr. (Mud - Sur les rives du Mississippi) dans le rôle des frangines et frangins complètement dépassés par la situation. Mention spéciale également à Julie Oliver-Touchstone (Bounded by Evil), véritablement angoissante dans le rôle de la mère usée jusqu'au bord de la folie.

Alors certes, on flippe un peu, une mamie qui flotte par-ci, un invité surprise dans la douche par-là, sans oublier de très efficaces scènes d'automutilation, mais la sauce finit par ne plus prendre à mesure que l'on réalise que le but du film ne sera pas d'être prolixe sur la source du Mal, et que l'on n'en saura pas plus sur d'autres phénomènes pas moins choquants qui traversent le film.

Bien qu'elles pourraient parfois sembler un brin ennuyeuses pour les amateurs d'action effrénée, on apprécie les séquences d'exposition et de contemplation rurale ainsi que de longues plages de silence traversées de moments de forte intensité, qui ne sont pas sans rappeler le cinéma de Nicholas McCarthy (At the Devil's Door, The Pact). Et puis, difficile également de ne pas partager notre enthousiasme pour une affiche de toute beauté, peut-être un peu trop au vu du résultat final assez mitigé.
N.F.T.

EN BREF 
titre original : The Dark and the Wicked
réalisation : Bryan Bertino
distribution : Marin Ireland, Michael Abbott Jr., Julie Oliver-Touchstone...
photographie : Tristan Nyby
pays d'origine : États-Unis
budget : N.C.
année de production : 2020
date de sortie française : Prochainement
durée : 95 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 2.5/5

† EXORCISME † 
▲ Photographie 
▲ Casting
▲ Angoissant

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Rythme lent
▼ Des trous scénaristiques gênants
▼ Thème mieux traité par d'autres

LE FLIP
Un invité surprise au moment de la douche...

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