RELIC (2020) de Natalie Erika James [Critique]

Évaluation du dossier : 4/5 []

Kay et sa fille Sam se rendent dans leur maison familiale isolée pour retrouver Edna, matriarche et veuve de la famille. Alors que la situation évolue de manière inquiétante, les deux femmes commencent à sentir une présence insidieuse dans la maison...

Premier long-métrage de Natalie Erika James, Relic est loin d'être honteux et révèle une réalisatrice torturée, sensible et inspirée qui n'a pas peur d'aborder son histoire en s’affranchissant des standards du genre...


Plutôt surprenant pour un premier long-métrage, Relic peut être considéré comme la maturation de plusieurs années de travail dans le monde du court-métrage pour la Nippo-australienne Natalie Erika James, tout juste 30 ans en cette étrange année 2020. Et le moins que l'on puisse dire est que la jeune cinéaste n'a rien à envier à ses prédécesseurs tant elle rend une copie réjouissante, où la forme et le fond sont suffisamment approfondis pour rendre Relic aussi immersif dans sa mise en scène que passionnant dans son récit.


Difficile, toutefois, d'en parler sans en spoiler l'histoire, c'est pourquoi il est conseillé de ne pas lire la suite de ce paragraphe si vous n'avez pas vu le film. En abordant le thème de la sénilité, avec un soupçon d’Alzheimer, c'est le naufrage de la vieillesse qui est exploité dans Relic, aussi bien de manière frontale qu'allégorique. En effet, la maison représente ici la psyché instable, vacillante et dangereuse d'Edna. Mais derrière un propos essentiellement horrifique, la réalisatrice se montre en fin de métrage sensible, touchante et probablement un peu anxieuse aussi puisqu'elle fait entrer l'hérédité dans l'équation, scellant dans la foulée, et cette fois définitivement, les liens fragiles qui unissent ces trois générations.


Natalie Erika James maîtrise l'outil cinématographique et livre une mise en scène efficace qui fait la part belle aux atmosphères angoissantes, sans jamais céder à la tentation de se noyer dans du spectaculaire superflu. Cependant, on sent des références, volontaires ou non, à un genre qui a déjà traité du thème : pour ceux qui n'ont pas encore vu les found footage L'Étrange Cas Déborah Logan et The Visit, et ont parfois peur de leur grand-mère, foncez ! On retrouve quelque chose également de Hellraiser ou du cinéma de David Cronenberg dans cet attrait pour la chair en souffrance et l'incarnation/concrétisation dans la réalité d'un mal psychique.

Bien sûr, une bonne partie de cette réussite est à mettre au crédit de son casting féminin. À commencer par Robyn Nevin (Matrix Reloaded, Matrix Revolutions) parfaitement effrayante et touchante dans le rôle de la grand-mère sénile. C'est Emily Mortimer (Shutter Island, Hugo Cabret) qui interprète sa fille, peu concernée au départ par la vie de sa mère. Enfin c'est Bella Heathcote (The Neon Demon, Dark Shadows) qui endosse le rôle de la petite dernière, plus à l'écoute de son aïeule.


Peut-être un peu lent pour les amateurs de grands huit émotionnels, Relic s'affirme sans peine grâce à un scénario surprenant aux thématiques maîtrisées et parfaitement intégrées au métrage. Sans oublier bien sûr son atmosphère véritablement angoissante, parfois même dérangeante, qui va crescendo. Ce qui nous fait attendre le prochain projet de Natalie Erika James avec une certaine impatience...
N.F.T.



EN BREF 
titre original : Relic
distribution : Emily Mortimer, Bella Heathcote, Robyn Nevin...
pays d'origine : Australie / États-Unis
budget : N.C.
année de production : 2020
date de sortie française : 7 octobre 2020
durée : 89 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 4/5

† EXORCISME †
▲ Intelligent
▲ Angoissant
▲ Réalisation

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Lent
▼ Approche symbolique qui peut rebuter
▼ Relation filiale pas toujours convaincante

LE FLIP
La maison semble vouloir perdre ses visiteurs...

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