.Évaluation du dossier : 1/5 [♠]
Dans les années 1950, dans une petite ville de Géorgie, une jeune femme enceinte nommée Agatha cherche refuge dans un couvent. Ce qui semble être l’endroit idéal pour avoir un enfant se change en une nappe sombre où le silence est forcé, les secrets les plus horribles sont cachés, et chaque once de volonté d’Agatha est testée tandis quelle prend conscience de l’infâme réalité du couvent et des gens qui se cachent dans ses couloirs.
Sainte Agatha, s’il n’est pas trop tard, priez pour Darren Lynn Bousman afin qu’il arrête de tourner des inepties !
Quelque part aux États-Unis en 1957, Mary, future mère tout juste larguée par son compagnon et sans ressource, trouve l’hospitalité dans un couvent. Alors même qu’elle s’aperçoit que comparé à cette communauté, Guantanamo c’est Disneyland, elle réalise que s’en échapper est quasi impossible. Bien sûr, Mary ne peut pas s’apercevoir que le couvent des "sœurs de la divinité" est pire qu’une des pires prisons américaines puisque cette dernière n’existe pas encore. Mais ça n’est pas très grave compte tenu des absurdités qui s’amoncellent au fur et à mesure du visionnage de St. Agatha. On hésite tout de même, entre 2e et 3e section de maternelle, à estimer l’âge mental des scénaristes. Ou entre 2 et 3 grammes leur taux moyen d’alcoolémie. Ou les deux à la fois. L’avantage à chroniquer ce genre de film, c’est qu’on peut dévoiler la fin, tant on est sûr que personne n’ira jusqu’au bout...
En attendant, imaginons donc un torture-porn-nunsploitation avec des nonnes bourreaux très méchantes et cruelles qui martyrisent des jeunes filles enceintes très jolies, innocentes pauvres et fragiles pour revendre leur progéniture à des vieux bourgeois très riches et sans cœur. Même Walt Disney n’y avait pas pensé. Outre le fricotage avec le degré 0, proche de l’absolu, en terme de créativité scénaristique, la vraie performance pour Darren Lynn Bousman consiste à dévoiler toute la teneur de son histoire dans les trois premières minutes. On n’avait pas vu ça depuis au moins 11.11.11 de…Darren Lynn Bousman, et d’ailleurs pas grand monde ne l’a vu, ça tombe bien.
Passons donc vite sur les bonnes sœurs maquillées comme Brigitte Lahaie, les prisonnières à côté de la plaque, le faux prêtre/flic complice, le sermon sur la culpabilité et le péché, surligné par le fantôme du petit frère mort, les bruits dans le plafond etc. Si quelque chose peut être sauvé de cet enfer de clichés et d’incohérences, c’est sans hésiter le travail de photographie de Joseph White (Open House, Scary), chef opérateur sur Repo ! the Genetic Opera du même Bousman, avec par moments un côté très Dario Argento assumé, qui débouche, apposé aux décors et costumes, sur un étrange parfum Angleterre seventies (ou Brigitte Lahaie, c’est selon).
Ajoutons au crédit du film une scène ou deux de mutilation qui font la blague, ainsi que des actrices qui s’en sortent plutôt bien (big up à Hannah Fierman, effrayante dans V/H/S) à l’aune du degré ambiant de stupidité. On imagine derrière cette débauche d’aberrations une tentative de discours féministe et antireligieux. Mais est-ce du féminisme que de prendre les comédiennes, et les spectateurs en général, pour des idiots ? Est-il efficace de dénoncer avec un tel manichéisme ? Le spectateur désabusé connaît déjà la réponse. Quelques lignes plus haut j’ai menacé de raconter la fin du film, mais c’est trop tard, je suis à court de superlatifs sur la notion de crétinerie. Nul et non(ne) avenu.
M.V.
EN BREF
titre original : St. Agatha
distribution : Sabrina Kern, Carolyn Hennesy, Hannah Fierman, Trin Miller, Courtney Halverson...
pays d'origine : États-Unis
budget : N.C.
année de production : 2018
date de sortie française : 12 mars 2019
durée : 103 minutes
adrénomètre : ♠
note globale : 1/5
† EXORCISME †
▲ Comédiennes
▲ Photographie
▲ Discours
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Invraisemblances
▼ Clichés
▼ Scénario massacré
LE FLIP
Le vœu de silence de Sarah.
LIRE AUSSI
The Forest
11-11-11
La Nonne
Commentaires
Enregistrer un commentaire