STEPHANIE (2017/2018 - DTV) d'Akiva Goldsman [Critique]

Évaluation du dossier : 3/5 []

Seule dans une maison isolée, la petite Stéphanie est obligée de survivre par ses propres moyens alors que des entités menaçantes semblent rôder autour d'elle...

Sorti très discrètement sur notre territoire, ce petit DTV, derrière une impression de lenteur et de déjà-vu, dissimule une radicalité inattendue et disons-le, assez perturbante dans sa dernière partie.


Autant être clair, si ce n'est pas trop tard pour vous, il est préférable d'en savoir le moins possible sur l'histoire de Stephanie. Elle se dévoile au compte-gouttes au point de rester une bonne partie du métrage à s'interroger sur les intentions réelles du réalisateur et de son projet. Cependant, cette petite production Blumhouse est courte et parvient, en trois actes, à injecter ce qu'il faut de rebondissements et de séquences immersives pour ne pas perdre le spectateur. Attention toutefois, les scènes d'action à proprement parler se font rares, on parlerait plus dans le cas de Stephanie d'un film d'ambiance assez traditionnel.


Un sentiment de danger permanent naît de l'espace clos dans lequel l'action prend place. La petite Stephanie, livrée à elle-même, partage de manière contagieuse avec le public ce mélange de liberté, de dangers extérieurs, mais aussi d'aléas plus domestiques, qu'elle expérimente elle-même. Ainsi, les amateurs de contextes étranges et énigmatiques devraient apprécier. L'histoire se joue en trois actes distincts, qui empruntent parfois au Village des damnés, d'autre fois à l'épisode de la série La Quatrième dimension, It's a Good Life, avec une petite touche de Sans un bruit. Pour cette raison, l'ensemble sent le réchauffé et on retrouve les poncifs du thriller post-apo en huis clos, sans le frisson véritable tant attendu. Bien que cela peut décourager les intégristes du train fantôme, il serait dommage de s'arrêter sur ce détail tant la réalisation soignée d'Akiva Goldsman suscite l'intérêt au même titre que l'interprétation inspirée de la jeune Shree Crooks, située quelque part entre Anya Taylor-Joy et Elle Fanning, plutôt à l'aise dans le personnage de cette gamine mystérieusement esseulée. Également de la partie, Frank Grillo (My Soul to Take, Demonic, Captain America : Le Soldat de l'hiver) et Anna Torv (Mindhunter) font également le job et se montrent plutôt efficaces lorsqu'il s'agit de transmettre un sentiment de malaise latent alors que l'on ne sait pas grand chose sur le mal ici à l'œuvre.


Avec sa réalisation plus inspirée que la moyenne et son atmosphère opaque où se côtoient, pour le meilleur, drame psychologique et fantastique, Stephanie tire véritablement son épingle du jeu dans la maîtrise de ce qu'elle ne dévoile pas et de son évolution en contre-point avec ce qui est jusque-là suggéré. Le tout menant à un final inattendu et brutal, du calibre de It Comes at Night. Certes, on pourra toujours lui reprocher son manque d'intrigues, d'action et le fait qu'elle ne procure que trop rarement de véritables frissons, mais cela demeure largement surmontable. Stephanie est peut-être de ces long-métrage qui se méritent, puisqu'il faut le voir jusque dans sa dernière bobine pour en tirer toutes les qualités et en apprécier l'âpre et si étrange saveur. 
N.F.T. 


EN BREF
titre original : Stephanie
distribution : Shree Crooks, Frank Grillo, Anna Torv, Jonah Beres, LaSaundra Gibson., Samantha Smith...
pays d'origine : États-Unis
budget : N.C.
année de production : 2017
date de sortie française : 4 septembre 2018 (DTV - Universal Pictures Video)
durée : 86 minutes
adrénomètre : ♠
note globale : 3/5

† EXORCISME †
▲ Réalisation soignée
▲ Casting
▲ Fin choc

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Sentiment de déjà-vu
▼ Lent
▼ Envie d'en savoir plus sur l'origine du mal

LE FLIP
Une présence menaçante derrière le rideau de la baignoire.

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