THE VAULT (2017/2018 - DTV) de Dan Bush [Critique]

Évaluation du dossier : 2.5/5 [♥]

Deux sœurs décident de braquer une banque afin d’aider leur frère Michael à rembourser une dette. L’un des coffres de la banque contient 6 millions de dollars mais personne ne se doute qu'il renferme également le mal à l’état pur. Une fois son seuil franchi, il est déjà trop tard…

Partant d'une idée réjouissante, tout au moins sur le papier, The Vault avait les atouts en main pour enfin proposer un peu de sang neuf dans le monde assez monotone du surnaturel. Proposant le meilleur comme le pire, le résultat final s'avère assez mitigé.

Comment est-il possible de se vautrer aussi près du but ? Telle est la question qui nous taraude en fin de visionnage de The Vault, car l'idée de mêler braquage et évènements surnaturels semblait pleine de promesses. Non, il n'est pas ici question de faire de l'ombre aux Sorcières de Zugarramurdi d'Alex de la Iglesia, une comédie fantastique qui, déjà, faisait évoluer un braquage vers la piste surnaturelle. Les liens sont d'ailleurs assez ténus puisqu'il s'agissait d'une bijouterie et que l'essentiel du métrage se passait en extérieur et traitait de sorcellerie. À l'inverse, The Vault est en huis clos et prend place uniquement dans une banque hantée depuis qu'un évènement tragique s'y est déroulé.


Dès le générique, on est happé par les images illustratives que n'auraient pas renié David Fincher, imprégnées, tout comme la bande-son, des années 70. On est ensuite plongé directement au cœur de l'action avec la mise en place d'une véritable et très réussie atmosphère de tension, où le temps paraît suspendu avant le grand saut. Il ne fait aucun doute que le braquage est inévitable et le public est ainsi le témoin privilégié des évènements. Les interactions ou échanges de regards entre les protagonistes génèrent un stress qui va crescendo, jusqu'au moment fatidique où l'ensemble atteint enfin le climax tant attendu. Trop, peut-être, puisqu'un certain flottement se fait ensuite ressentir avant même que la partie surnaturelle n'ait commencé. Et c'est là où le bât blesse. Le premier tiers du film est tellement rythmé, qu'une lassitude, puis une frustration naissent lorsque les choses deviennent beaucoup moins passionnantes. Ce n'est pourtant pas faute de proposer quelques éléments intéressants autour des entités et leurs méfaits mais l'ensemble manque trop de consistance pour réellement passionner. Vous l'aurez compris, The Vault souffre d'un manque de développement évident dans sa partie centrale, le traitement des personnages est bâclé, on ne s'intéresse pas vraiment à leur sort, et du coup, tout ce qui avait été construit jusqu'ici en termes de dynamique s’écroule comme un château de carte. On apprécie toutefois quelques plans gores, l'influence des entités surnaturelles sur l’évolution du braquage, mais c'est tout. L'intérêt pour cette œuvre hybride s'arrête là, jusqu'à ses 10 dernières minutes, plutôt inspirées et qui sauvent l'ensemble de la catastrophe.


Du côté du casting, le job est fait. James Franco (127 Heures, Spider-man) est de passage dans le rôle d'Ed Maas, un des employés de la banque. Il donne la réplique à Taryn Manning (Devil's Tomb, 8 Mile) et Francesca Eastwood (Final Girl : La Dernière proie, Twin Peaks), chargées d'incarner les deux sœurs poussées à commettre un braquage pour aider leur frère joué par Scott Haze (Midnight Special).

Au final, The Vault s'annonce dans son premier tiers comme un chouette divertissement, rivalisant avec les meilleurs films de braquage – même si on demeure loin de l'inspiration d'un Tarantino. Il s'essouffle néanmoins très vite, essentiellement à cause d'une galerie de personnages dont le sort nous importe peu et un volet braquage qui tourne très vite en rond, malgré l'ajout d'éléments surnaturels qui, eux, ne se risquent jamais à quitter les schémas ultra-balisés du film de maison hantée. Heureusement, et contre toute attente, il raccroche le wagon juste avant le générique de fin. Reste à savoir si, comme nous, vous êtes disposé à tenter l'expérience d'une œuvre dont seulement 40 minutes s'avèrent véritablement passionnantes...
N.F.T.


EN BREF
titre original : The Vault
distribution : James Franco, Scott Haze, Taryn Manning, Francesca Eastwood..
pays d'origine : États-Unis
budget : 5 000 000 $
année de production : 2017
date de sortie française : 18 décembre 2017 (VOD) - 31 janvier 2018 (DTV - Marco Polo Production)
durée : 92 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2.5/5


† EXORCISME 

▲ Approche originale du film de braquage
▲ Le premier tiers du film prometteur
▲ Le twist final

- DÉMYSTIFICATION -

▼ Aspect surnaturel téléphoné
▼ Peu effrayant
▼ Manque de rythme après le premier tiers


LE FLIP
Une séance de mécanique qui finit mal.

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