[Critique] SPLIT (2016/2017) de M. Night Shyamalan

Évaluation du dossier : 4/5 [♥]

Kevin a déjà révélé 23 personnalités à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, avec des attributs physiques différents pour chacune. Mais une nouvelle, enfouie au plus profond de lui, va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités...

Visiblement satisfait  de sa contribution gagnante à l'empire Blumhouse avec The Visit, M. Night Shyamalan s'associe une nouvelle fois au producteur Jason Blum pour nous offrir Split, une perle de suspense, doublée d'un récit touchant et brillant, au plus près de ses personnages, comme le réalisateur de Sixième Sens en a le secret.

Car s'il est une qualité que l'on ne peut contester à M. Night Shyamalan, c'est le traitement rigoureux qu'il octroie à ses personnages et le soin tout particulier qu'il porte à sa mise en scène pour leur aménager tout l'espace dont ils ont besoin pour exister pleinement. Le choix du huis clos ici ne fait que renforcer cette proximité et nous plonge toujours un peu plus dans cette intimité brute, parfois brutale.


Split s'intéresse à Kevin, un homme qui souffre de graves troubles dissociatifs de la personnalité. S'inspirant de l'affaire Billy Milligan, qui, dans les années 70, aurait abrité 24 personnalités, M. Night Shyamalan oriente son récit vers un fantastique sobre mais d'autant plus efficace qu'il s'inspire d'une maladie bien réelle. Il choisit aussi de se placer du côté de ceux qui croient aux aspects les moins rationnels de ce trouble, réflexe de survie souvent conséquent à de lourds traumas de l'enfance et qui permet selon lui, de développer des capacités exceptionnelles de mutation, faisant de ces abîmés, des êtres évolués (dixit Kevin).

Avec un sujet pareil, on se doute que le casting se doit d'être irréprochable et à ce niveau, le trio de tête est en béton armé. À commencer par Anya Taylor-Joy (The Witch), parfaite dans son personnage torturé et mystérieux. Betty Buckley (Phénomènes, Carrie au bal du diable) quant à elle, met sa longue expérience à contribution pour interpréter une psy sage et rusée qui détecte une évolution inquiétante dans la personnalité de Kevin. C'est James McAvoy (Wanted, X Men : Le commencement) qui hérite du rôle que Joaquin Phoenix a décliné. McAvoy n'aura sans doute pas touché un nombre de salaires égal à la quantité des rôles qu'il interprète mais on imagine aisément le "kif" à jouer autant de personnages, parfois opposés, dans un seul métrage.


Thriller psychologique déroutant, aux thématiques lourdes et difficiles, improbable mélange de 10 Cloverfield Lane et de Psychose, Split vaut aussi le coup d’œil pour son coup de théâtre final, d'abord sonore puis visuel qui vient titiller la part "geek" plus ou moins cachée en chacun de nous. Elle vient aussi, cruellement,  nous rappeler qu'il faudra patienter désormais pour retrouver l'univers si réjouissant du réalisateur...
N.F.T.


EN BREF
titre original : Split
distribution : James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty Buckley...
pays d'origine : États-Unis
budget : 9 000 000 $
année de production : 2016
date de sortie française : 22 février 2017
durée : 117 minutes
 adrénomètre : ♥
 note globale : 4/5

† EXORCISME †
▲ Performance de James McAvoy
▲ Réalisation
▲ Le twist "Shyamalien"

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Manque un poil d'épouvante
▼ La fin qui met (trop) en haleine
Peu de personnalités sont traitées

LE FLIP
Les personnalités de Kevin qui entrent brusquement dans la lumière...

LIRE AUSSI 
Sixième Sens
The Visit
10 Cloverfield Lane



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