[Critique] MADHOUSE (1981/2016 - DTV) d'Ovidio G. Assonitis

Évaluation du dossier : 3/5 [♥]

Sur les conseils de son oncle, Julia rend visite à sa sœur jumelle Mary internée dans un institut psychiatrique et qu’elle n’a pas vue depuis plusieurs années. Cette dernière, folle et défigurée agresse sa sœur qui s’enfuie, bien décidée à ne jamais la revoir. À quelques jours de son anniversaire Julia apprend que Mary s’est échappée de l’asile. Elle sombre doucement dans la terreur alors que des évènements sanglants se produisent autour d’elle...


Inédit sur notre territoire, Madhouse du bisseux Ovidio G. Assonitis on lui devrait plus le nanardesque Pirhanas II qu'à James Cameron   fait partie de la célèbre liste des vidéo nasties qui dans les années 80 répertorièrent les œuvres les plus violentes, censurées et bannies des vidéoclubs anglais.

Aujourd’hui toujours garante de bobines déviantes et/ou ultra-violentes, cette "collection", dans laquelle figurent aussi Messe Noire, Inferno, La Dernière Maison sur la gauche ou encore Evil Dead, contenait Madhouse, plus connu outre-manche sous le titre "There was a little girl". Et effectivement, non content de s'affirmer comme une petite production bis, certes fauchée mais plutôt bien torchée, le métrage, malgré un inévitable coup de vieux, distille quelque chose de malsain, ou malade, ou les deux, qui transpirent de son scénario et de certaines de ses images bien déterminées à ne pas ménager son public. 


Même si les scènes de pure épouvante ont perdu de leur efficacité, Madhouse n'en demeure pas moins généreux en horreur graphique. Et ceux qui ont peur ou sont choqués par la mort d'un chien, tout tueur sauvage qu'il est, ou d'armes blanches manipulées par d'impitoyables meurtriers de sang froid, vont probablement ressentir quelques sueurs froides. D'ailleurs on est rapidement plongé dans le bain puisque le métrage ouvre sur le calvaire d'une pauvre fillette défigurée par ce qui semble être sa sœur jumelle. Bonjour l'ambiance à la maison...

Et malgré les apparences le visuel de sa jaquette notamment Madhouse n'est pas un film de maison hantée à proprement parler, sinon par un psychopathe et un rottweiller enragé. Ce qui n'empêche pas la bâtisse de devenir le théâtre de crimes assez abominables et surtout d'un anniversaire surprise mémorable. De théâtre, il en est question aussi lors de cette scène délirante durant laquelle l'ineffable Amantha Beauregard, interprétée par Edith Ivey (Conjurer, L'Étrange histoire de Benjamin Button) semble tout faire lors d'une fuite interminable, pour mâcher le travail à son poursuivant. Impossible non plus de ne pas s'amuser de la scène du chemisier de la bonne copine qui s’accroche à un vulgaire clou auquel la pauvre ne parvient pas à se détacher, finissant du coup entre les mâchoires d'un vilain clébard.



Cependant, outre ces quelques maladresses qui font aussi le charme de Madhouse, on y retrouve un certain sens de la mise en scène du meurtre, au couteau ou au rasoir si possible, hérité du giallo – Dario Argento n'est jamais bien loin ni les excès gore d'un Fulci ou du bon vieux slasher, enfin pas si vieux puisqu'à l'époque c'était un phénomène plutôt actuel, Madhouse débarquant – où on voulait bien de lui – peu après Vendredi 13.

Bénéficiant d'une dernière bobine véritablement surprenante, on y reconnait l'esprit "réunion de famille macabre" d'un Massacre à la Tronçonneuse ou encore le non moins glauque, Happy birthday to me de J. Lee Thompson avec lequel il entretien d'étranges similitudes. Ce goûter d'anniversaire fait toutefois figure de climax tout à fait honorable, Assonitis allant ici au bout de son sujet. 

Madhouse, bien qu'il nécessite un esprit ouvert à la découverte chez les plus jeunes et un certain goût pour la vieillerie de caractère, mérite largement d'être enfin distribué et proposé au "grand" public. D'autant qu'il n'est pas dénué d'un certain charme, essentiellement lié à son époque, que ce soit en terme de gore ou de choix esthétiques et thématiques.
N.T.
EN BREF
titre original : There was a little girl / And when she was bad
pays d'origine : Italie / États-Unis
budget : petit
année de production : 1981
date de sortie française : 19 janvier 2016 (DTV - Uncut Movies)
durée : 90 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5

 † EXORCISME
▲ Efforts de réalisation
Horreur graphique
▲ Un certain charme vieillot

- DÉMYSTIFICATION -
▼ La réaction de certains personnages
▼ Le budget
▼Manque d'originalité

LE FLIP
La sœur défigurée.

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Inferno
Suspiria
Massacre à la tronçonneuse

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