THE BRIDE (2017/2018 - VOD) de Svyatoslav Podgayevskiy [Critique]

Évaluation du dossier : 2/5 []

Après son mariage, une étudiante en philologie rejoint la Russie rurale, à la rencontre de la famille de son époux. Sur place, assaillie de visions cauchemardesques, elle découvre qu'un ancêtre de sa belle-famille est lié à une ancienne pratique photographique consistant à prendre en photo des proches décédés pour, semble-t'il,  conserver leur âme...

Quasi inconnu chez nous, le cinéma d'horreur russe peine à se frayer un chemin jusqu'à nos frontières. Disponible en VOD, The Bride tente de démontrer qu'il faut mettre un terme à cela, ce qui est plutôt une bonne chose. Mais n'y parvient pas, ce qui est tout de suite moins bien...


Les histoires de morts photographiés on les connait. Elles sont en général d'autant plus glauques qu'elles ont été une réelle pratique aux débuts de la photographie, la plus flippante, sans doute, consistant à installer le défunt au milieu d'une scène familiale du quotidien. Mais c'est aussi un principe flippant qui a déjà été exploité au cinéma, notamment chez Alejandro Amenábar avec son paranoïaque et délicieusement gothique Les Autres.


Malheureusement, ici, on est tout de même loin de la maestria du cinéaste espagnol et bien que l'introduction se montre assez prometteuse lors d'une séance shooting de défunt assez angoissante, l'histoire développée derrière s'avère beaucoup plus téléphonée. On navigue dès lors entre ghost story à la sauce asiatique de type 2 Soeurs et thriller psychologique familial et paranoïaque du calibre de Darkness ou Get out, œuvres plus abouties que l'on vous conseillera davantage. Servi par une esthétique old school très appréciable qui, combinée aux thématiques abordées évoquent autant Fulci que la Hammer, on doit très vite faire face à un choc des cultures, notamment lors de l'utilisation de musiques ostensiblement modernes, avec un rendu clip qui, du moins ici, a le défaut de ne pas fonctionner très bien. Du coup, l'ensemble se montre plutôt indigeste dans sa volonté de se donner un air cool et moderne, alors que le sujet aurait gagné en crédibilité s'il avait été traité de manière plus "classique".


Pour ne rien arranger à nos affaires, plus le récit avance et plus il s'avère fouillis, en déficit de clarté, le spectateur devant se débrouiller avec ce qu'il a pour comprendre la situation. Côté personnages, les comportements manquent parfois de crédibilité, la scène la plus notable étant sans doute celle où Nastya, interprétée par la ravissante Viktoriya Agalokova, croise une femme en position d’araignée dans sa chambre et entre plus encore dans la pièce alors que n'importe qui aurait pris ses jambes à son cou dans un cri d'effroi tel qu'il aurait probablement brisé cristal et porcelaine entreposés à proximité... mais je crois que nous nous égarons ! Le monstre mulftifacette qui emprunte parfois à Skeletor et d'autres fois à Belphegor suivant l'humeur, n'apporte malheureusement pas le lot de frisson tant espéré. Pourtant, The Bride propose de nombreuses scènes d'angoisse, semble plutôt bien maîtriser la science de l'atmosphère anxiogène, visuelle et sonore, mais rien ne fonctionne vraiment, la faute à des effets désormais clichés qui lorgnent sévère du côté des "yurei eiga" de la fin des années 90. Un temps de retard qui coûte très cher à l'ambiance générale d'un film qui comporte pourtant son lot de bonnes, voire très bonnes idées. Dommage.
N.F.T.


EN BREF
titre original : Nevesta
distribution : Viktoriya Agalokova, Vyacheslav Chepurchenko, Aleksandra Rebenok, Marina Alhamdan...
pays d'origine : Russie
budget : 1 200 000 $
année de production : 2017
date de sortie française : 24 janvier 2018 (VOD)
durée : 95 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2/5

† EXORCISME †
▲ Concept des photos
▲ Mélange époque et moderne
▲ Début du film prometteur

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Scénario un peu fouillis
▼ Manque d'atmosphère pesante
▼ Manque d'originalité

LE FLIP
L'arrière-grand-mère qui traverse la chambre en position d'araignée...

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La Momie

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