[Critique] SEULS (2017) de David Moreau

Évaluation du dossier : 3.5/5 []

Cinq gamins se réveillent un matin et découvrent que tous les habitants de la ville ont disparu. Encerclés par un épais brouillard, ils sont livrés à eux-mêmes dans un environnement devenu hostile. D'ailleurs, sont-ils vraiment seuls ?


Le réalisateur de Seuls revendiquant en interview avoir réalisé un film d'horreur pour enfants, cette adaptation de la bande dessinée de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti, semblait avoir de bons arguments pour susciter notre attention.

Dans la réalité, bien que l'on puisse y déceler une certaine maîtrise des codes du film d'angoisse (situation anxiogène, environnement hostile, chasse à l'homme...), on comprend très vite que l'on navigue essentiellement dans un fantastique, certes sombre, mais calibré pour le jeune public avide d'émotions fortes...


Passé ce constat, on peut très vite en faire un autre : bien que s'autorisant les éternelles libertés propres à la problématique de l'adaptation – le réalisateur s'est efforcé de condenser le premier cycle de la bande dessinée paru sur cinq albums – il faut bien admettre que le réalisateur David Moreau (Ils) livre un film de genre franco-belge réjouissant. Sans véritables temps morts, proposant une batterie d'effets spéciaux réussis dont un épais brouillard réellement oppressant et un scénario ingénieux, Seuls vous embarque sans problème dans cette histoire d'ados livrés à eux-mêmes, catapultés dans un contexte digne d'un épisode de La Quatrième dimension, avec un mystérieux tueur à leurs trousses. Le tout porté par la bande-son synthétique de Rob (Maniac, Horns, Amityville : The Awakening) qui contribue à la construction de ce climat suspendu et parfois inquiétant digne d'un Carpenter.

Au-delà d'une réalisation inspirée, c'est aussi grâce au casting que la sauce prend. On sait à quel point des erreurs de choix au niveau des rôles peuvent être rédhibitoires pour l'immersion tant le public n'est pas habitué au fantastique français. Heureusement, ici, les acteurs ont du talent à revendre. Sofia Lesaffre (Les Trois frères, le retour) porte l'essentiel du film sur ses épaules tout comme le jeune humoriste Stéphane Bak (Les Profs), étonnant dans un rôle à contre-emploi. On s'amuse aussi des personnages de rigolos de service interprétés par Jean-Stan Du Pac (Malaterra, Le Cœur en braille) et Paul Scarfoglio, fils à papa maladroit dont le manque d'assurance évoque étrangement Alain Chabat. Sans oublier Thomas Doret (Le Gamin au vélo, Les Revenants) étonnant dans un rôle pour le moins inhabituel dont nous ne dévoilerons rien ici.


Bien que parfois épinglé pour ses infidélités à l’œuvre originale, il faudrait cependant être de mauvaise foi pour nier à Seuls ses nombreuses qualités. Il cumule ce que le cinéma de genre français, à de rares exceptions près, peine à offrir, soit un scénario suffisamment développé, une distribution convaincante et surtout un récit fouillé. Ici, ce dernier maintient sous tension le public et l'accompagne jusqu'à un final audacieux qui, bien qu'également frustrant, présage une suite que l'on attend impatiemment.
N.F.T.



EN BREF
titre original : Seuls
distribution : Sofia Lesafre, Stéphane Bak, Jean-Stan Du Pac, Paul Scarfoglio, Kim Lockart, Thomas Doret...
pays d'origine : France / Belgique
budget : 6 000 000 €
année de production : 2017
date de sortie française : 8 février 2017
durée : 98 minutes
adrénomètre : ♠
note globale : 3.5/5

† EXORCISME †
▲ Casting
▲ Effets spéciaux
▲ Histoire

 - DÉMYSTIFICATION -
▼ Impression de déjà-vu
▼ Pas effrayant
▼ Fin qui laisse sur la faim

LE FLIP
Un inconnu déterminé qui vous traque sans relâche...

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