[Critique] EXTINCTION (2015/2016 - DTV) de Miguel Ángel Vivas

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Dans un futur proche, le monde est entré dans une nouvelle ère glaciaire. Frappée par une terrible épidémie, la planète est désormais parcourue par des hordes d’infectés sanguinaires. Jack, l’un des rares survivants, vit reclus avec sa fille de 12 ans qu’il tente de protéger. Mais sa fragile quiétude va voler en éclat lorsque une troupe d’infectés repère son hameau isolé, l’obligeant à se rapprocher de son voisin Patrick, avec qui il partage un lourd secret… 
Même si la nuance entre les films de zombies et ceux d’infectés semble floue, George A. Romero (Creepshow, Zombie) reste incontestablement le père fondateur du genre.
Près de cinquante ans après La Nuit des morts-vivants, ces "créatures"  –  pour regrouper toutes les variantes  –  assoiffées de sang n’ont pas encore perdu l’intérêt de leur public. Si ces métrages ne brillent que très rarement par leur originalité, il est toujours intéressant d’en garder un dans la manche pour passer du bon temps en un dimanche pluvieux.

Adapté du roman « Welcome to Harmony » de Juan de Dios Garduno, Extinction est le second long-métrage du cinéaste espagnol Miguel Ángel Vivas après Kidnappés en 2010. De prime abord, on se laisse aisément séduire par cette réalisation académique certes, mais finalement plutôt professionnelle. Plus précisément, le travail sur la photographie et sur les décors est à souligner. On peut ressentir le désir du réalisateur de contrebalancer l’horreur des événements par des plans de contemplation empreints d’une mélancolie plus que bienvenue. D’ailleurs, ce gimmick peut être étendu à l’entièreté du film où il y aura régulièrement alternance entre les scènes d’action à adrénaline et les passages plus soft rappelant l’aspect social et humain de l’histoire.



Dans cette optique, le développement des personnages est l’atout principal du récit avec pour fil conducteur la dualité entre les deux héros. L’un, solide figure paternelle interprétée par Jeffrey Donovan (Blair Witch 2 : Le Livre des ombres, L'Échange...) et le second, l’âme blessée en quête de rédemption interprétée par Matthew Fox (Bone Tomahawk, Lost, World War Z). On n’oubliera pas non plus la performance de la jeune Quinn McColgan dans le rôle de la petite Lu au centre du conflit entre les deux mâles alpha.

Globalement, Extinction fonctionne assez bien en évitant de bombarder son spectateur de scènes choc et sans pour autant laisser l’ennui s’installer. En revanche, on gardera une légère frustration en fin de projection. On regrette surtout qu’une production ayant pour concept de base une ère glaciaire post-apocalyptique se cantonne aux codes du huis clos. Parce que oui, l’action ne se déroulera que très rarement hors de la maison et les contrées enneigées représentant l’échappatoire de nos protagonistes nous resteront inconnues jusqu’à la toute fin. On peut ajouter à cela quelques incohérences scénaristiques qui pourraient éventuellement perturber un second visionnage. Rien d’alarmant cela dit, la qualité est au rendez-vous même si la prise de risque est minime.



À la croisée de Je suis une légende et The Descent, Extinction mérite d’être vu au même titre que la large panoplie d’œuvres dont il tire ses ficelles scénaristiques. Imparfait et assez convenu, il l’emporte cependant haut la main face à d'autres sorties DTV beaucoup moins glorieuses.
N.M.


EN BREF
titre original : Extinction
pays d'origine : Espagne / États-Unis / Hongrie / France
budget : 7 000 000 €
année de production : 2015
date de sortie française : 2 mars 2016 (DTV - Condor Entertainment)
durée : 112 minutes
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3.5/5

† EXORCISME †
▲ Le casting
▲ Réalisation convenue mais réussie
▲ Juste milieu entre l’aspect horreur et l’aspect sentimental

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Concept pas assez exploité
▼ Quelques incohérences
▼ Manque d'originalité

LE FLIP
La petite Lu est seule dans la cave... ou presque !
 

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