[Critique] VISIONS (2015 - DTV) de Kevin Greutert

Évaluation du dossier : 3/5 [♥]

Un an après un accident de voiture, un jeune couple, Evy et David, décide de s’installer dans un vignoble, pour commencer une nouvelle vie. Evy attend un enfant. Très vite, elle commence à apercevoir des phénomènes étranges. Ces visions vont faire de sa vie un véritable cauchemar…


Après Jessabelle sorti plus tôt cette année, Kevin Greutert est déjà de retour avec un nouveau métrage : Visions. L'ex-monteur des premiers Saw et réalisateur des deux derniers confirme ici qu'il ne sera décidément jamais une grande pointure de l’horreur, mais il a au moins le mérite d’être constant en terme de qualité.

Constant mais malheureusement aussi répétitif, Greutert exploite une nouvelle fois la vulnérabilité féminine pour créer le malaise. Si l'héroïne de Jessabelle était diminuée physiquement, c’est la grossesse qui vient fragiliser celle de Visions. On ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de faire le lien avec le chef-d’œuvre de Polanski, Rosemary’s Baby, même si les enjeux scénaristiques diffèrent totalement. La jeune Eveleigh interprétée par Isla Fisher (Insaisissables) sera bien seule face aux apparitions qui la persécutent. Anson Mount (Hell On Wheels : l'Enfer de l'Ouest), interprétant le rôle inégal du mari en mousse, aura malheureusement des difficultés à se faire remarquer à l’écran et les apparitions anecdotiques de Jim Parsons (The Big Bang Theory) et d’Eva Longoria (Desperate Housewives) illustrent assez bien ce casting mal exploité.


Malgré tout, la principale qualité de Visions demeure dans sa faculté à nous faire ressentir l’isolement de la future maman tant par le comportement distant de son homme que par cet environnement étranger dans lequel elle vit sa grossesse. En dehors de ça, il faut l’avouer, cette énième production Blumhouse est un peu ennuyeuse. Il y a un cruel manque de rythme et les visions d’Eveleigh ne parviennent que trop rarement à nous hérisser les cheveux sur la tête. Les quelques indices disséminés tout au long de la projection ne suffiront pas non plus à maintenir l’intérêt du spectateur de manière constante.
 
En revanche, Visions est plutôt bien rattrapé par un final bluffant. Il apporte une résolution aux énigmes posées durant la première heure de façon ingénieuse et radicale. Cette dernière note positive est heureusement ce qu’on retient du film et nous fait oublier partiellement son démarrage trop mou. C’est également en fin de bobine que le spectateur va ressentir la première vraie pointe d’adrénaline grâce à une scène finale bien orchestrée.


Ce n’est donc pas cette année que Kevin Greutert deviendra le nouveau pape de l’horreur. Faute de mieux, il nous propose ici une œuvre homogène, manquant parfois de panache, mais dont la conclusion nous convainc d'avoir passé un moment sympa. Disons que c’est suffisant pour le moment, mais on attend davantage de son prochain film, si prochain il y a…
N.M.

EN BREF
titre original : Visions
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2015
date de sortie française : 25 novembre (DTV - Wild Side)
durée : 82 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5


† EXORCISME †
Le sentiment d’isolement de la personnage principale
▲ Scène finale bien fichue
▲ Final ingénieux
 
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Démarrage mou
▼ Manque de rythme
▼ Casting mal exploité

LE FLIP
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