[Critique] GALLOWS (2015) de Travis Cluff & Chris Lofing

Évaluation du dossier : 3.5/5 [♥♥♥]

Dans une petite ville, un accident se produit pendant le spectacle de fin d'année du lycée durant lequel Charlie Grimille périt pendu au bout d'une corde. Vingt ans plus tard, des lycéens du même établissement sont tellement affectés par ce vieux fait divers qu'ils remontent la pièce à l'identique, sous forme d'hommage. Mais ils découvrent qu'il vaut mieux parfois ne pas ressusciter les fantômes…

Si l'été 2015 est plutôt généreux en sorties horrifiques au cinéma, la qualité n'est, en revanche, pas toujours au rendez-vous. Heureusement, The Gallows, en dépit de son argument found footage et Blumhouse à la production qui peuvent mettre sur la défensive, s'affiche comme un métrage d'épouvante plutôt bien torché à défaut de révolutionner le genre...

Avec son scénario louchant essentiellement du côté de deux des meilleurs films du genre, Grave Encounters et Le Projet Blair Witch, Gallows se donne les moyens de parvenir à ses fins en puisant dans les œuvres précitées, et principalement dans leur manière de créer un climat anxiogène. Peut-être même un peu trop puisque l'on perçoit aisément ses influences via, par ici, un gros plan de victime en larmes et désespérée face caméra, ou, par là, jouant sur le sentiment de désorientation spatiale ou même temporelle. Non content de puiser ces quelques éléments, au demeurant efficaces, Gallows offre en bonus un scénario plus abouti qu'à l’accoutumée, même si un peu linéaire, et sérieusement barré dans sa conclusion. L'autre référence inévitable étant Candyman de Bernard Rose alors que les personnages invoquent Charlie, l'esprit assoiffé de vengeance.


Côté boogeyman, c'est un peu fouillé et l'on perçoit un minimum de travail pour rendre les apparitions flippantes. Là où certains pensent qu'il suffit de filmer une femme aux cheveux longs maquillée à la truelle, accompagnée des cris des victimes et d'une caméra qui bouge dans tous les sens pour faire flipper, ici il n'est pas question de céder à la facilité. Le bourreau assoiffé de vengeance fout les jetons, par ses apparitions furtives et menaçantes et même lorsqu'il donne l'impression de se déplacer en flottant lentement dans l'air, il ne donne franchement pas envie de le croiser dans une ruelle sombre.

Ainsi, niveau flip, le contrat est respecté. On apprécie le soin apporté pour créer une atmosphère inconfortable, quand elle n'est pas carrément morbide. L’histoire qui hante cette salle de théâtre est glauque à souhait rappelant souvent, au détour d'un couloir et de son côté claustrophobe, Grave Encounters, mais en plus light. Gallows dessinant un univers sombre, qui joue sur le coté labyrinthique, et au final assez perturbant lorsque des jump scares plutôt bien sentis viennent taquiner l'adrénomètre.


Développant quelques bonnes idées pour maintenir l'attention du spectateur et surtout créer un climat propice aux coups de flip, Gallows est une plutôt bonne surprise. Situer l'action dans le théâtre d'un lycée et penser à l’exploiter au maximum en terme de mise en scène relève de l'exploit dans un sous-genre souvent réduit à des développements à l'image de leurs budgets : ultra light. L'honneur est sauf...
N.T.

EN BREF
titre original : The Gallows
pays d'origine : États-Unis
budget : 100 000 $
année de production : 2015
date de sortie française : 22 juillet 2015
durée : 75 minutes
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 3.5/5

 † EXORCISME
▲ Flippant
▲ Le bourreau
▲ Un scénario

- DÉMYSTIFICATION -
▼ Graphiquement sage
▼ Impression de déjà-vu
▼Court

LE FLIP
Les apparitions inopinées du bourreau...

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