[Critique] WHEN THE LIGHTS WENT OUT (Inédit - 2012) de Pat Holden

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En 1974, les Maynard emménagent dans la maison de leur rêve, située dans le Yorkshire. Très vite, leur fille Sally ressent une présence et en fait part à ses parents qui ne la prennent pas au sérieux. Bientôt, la maison devient un endroit cauchemardesque pour toute la famille qui finit par faire appel à un médium, en vain. Finalement, le prêtre du coin fait l’objet d’un chantage afin pratiquer un exorcisme dans la maison...

Si le thème de la maison hantée n'a désormais plus rien d'original, ayant été servi à toutes les sauces possibles et imaginables, When the Lights Went Out est probablement l'une des premières productions du genre à s'immerger dans les années 70 de manière aussi ostentatoire.
Des voitures aux vêtements, des papiers peints au mobilier, cette période est reconstituée avec une précision quasi chirurgicale...

Pour une fois le carton "basé sur une histoire vraie" présenté en début de métrage est justifié, puisque le film s'inspire d'une affaire remontant aux années 60 dans laquelle la famille Maynard, aurait été victime d'activités surnaturelles, au 30 East Drive de Pontefract. Si l'on peut songer de prime abord à un ersatz européen de l'affaire Amityville, on comprend très vite que le phénomène inverse est plus réaliste, les événements de l'affaire Meynard se déroulant entre 1966 et 1968 et ceux d'Amityville entre 1974 et 1976. Plus étonnant, l'origine réelle de l'histoire es,t cette fois, plus plus avérée que d'habitude, puisqu'elle touche directement le réalisateur, Pat Holden, fils de l'amie de la famille, Rita dans le métrage, apportant ainsi une "légitimité" troublante à l'argument fantastique du film.


Sans non plus se noyer dans des effets surnaturels tape-à-l'œil, When the Lights Went Out va au charbon quand il le faut et évite au maximum de tomber dans les effets de peur factices. Toutefois, il ne joue pas la carte du train fantôme pour autant et s'oriente davantage vers le fantastique que le film de terreur. On relèvera cependant quelques manifestations (l’œil qui apparaît subitement dans la lorgnette, le lustre qui se balance seul, les séances de spiritisme et d'exorcisme...), qui malheureusement, n'apportent rien d'original à un genre totalement essoré depuis un demi siècle.

Cela dit, il serait injuste de réduire When the Lights Went Out à un énième film de maison hantée tant il multiplie les thématiques diverses et variées. Histoires d'amitié improbables, difficulté d'intégration, solitude, et même célibat des prêtres... sous des apparences de film surnaturel conventionnel, Pat Holden propose un film d'époque remarquable et dépeint avec justesse les angoisses d'une famille fragilisée dans un comté d'Angleterre alors en pleine récession économique. Sa réalisation, si elle rencontre quelques problèmes de rythmes, donne une impression de tristesse, renforcée par un temps continuellement pluvieux à l'extérieur, des papiers peints déprimant à l'intérieur et une image ambrée, parfois terne, achevant la confection de ce tableau cafardeux.


Soit, When the Lights Went Out n'invente rien en matière de scénario. Les têtes chercheuses en nouvelles sensations surnaturelles, à moins de tomber en extase devant les cols pelle à tarte, les pantalons pattes d'eph' et le papier peint à gros motifs géométriques, risquent de ne pas y trouver leur compte. Toutefois le métrage baigne totalement dans l'époque qu'il décrit, et fait évoluer ses personnages dans un contexte social aussi convaincant que l'est son casting. À commencer par les étonnantes – et débutantes – Hannah Clifford dans le rôle de la jeune Lucy et son amie interprétée par Tasha Connor, ainsi que Steven Waddington (Sleepy Hollow) en père dépassé par les événements et Kate Ashfield (Shaun of the Dead) en mère davantage préoccupée par l'intérieur de sa maison que par les problèmes de sa fille.
N.T.

EN BREF
titre original : When the Lights Went Out
pays d'origine : Grande-Bretagne
année de production : 2012
date de sortie française : inédit
durée : 86 minutes
budget : petit
adrénomètre : ♥♥
note globale : 3/5


† HANTISE
 ▲ Reconstitution des années 70
▲ Casting
▲ Richesse thématique

 -  DÉMYSTIFICATION -
▼ Reconstitution des années
▼ Les figures imposées du genre
▼ Inédit chez nous

LE FLIP
Le reflet d'un invité surprise sur l'écran de télévision.

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