ADRÉNOMÈTRE ♡ ♡ ♡
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Fabien Delage, artiste freelance et collaborateur au magazine canadien "Rue Morgue", et Julien Mazzitelli, guide de survie, explorent et filment les lieux les plus hantés de France. Ils passent une journée et une nuit entière en immersion dans ces bâtiments au lourd passé, afin d'en percer les mystères. Si certaines nuits sont calmes, d'autres sont beaucoup plus agitées et les confrontent à des phénomènes parfois terrifiants...
"Mon nom est Fabien Delage et je ne croyais pas aux fantômes...". C'est par cette formule parfaitement affûtée, que démarre chaque épisode de la série documentaire, Dead Crossroads.
Un leitmotiv simple mais efficace, venant interroger à chaque fois les limites de notre propre scepticisme. Et plutôt que jouer la carte du sensationnalisme, du matériel high-tech et de la chasse aux fantômes pour convaincre, le jeune réalisateur, armé de caméras HD et accompagné de Julien Mazzitelli, un guide expert de la survie en milieu hostile, préfère miser sur l'atmosphère créée par la vérité du lieu et son histoire. Faisant naître au final une certaine poésie macabre. Dead Crossroads se situe alors quelque part entre l'aspect brut de décoffrage de la téléréalité, l'approche cinéma du réel du found footage et le documentaire auquel il emprunte les codes, offrant le tant attendu premier documenteur paranormal français.
Un leitmotiv simple mais efficace, venant interroger à chaque fois les limites de notre propre scepticisme. Et plutôt que jouer la carte du sensationnalisme, du matériel high-tech et de la chasse aux fantômes pour convaincre, le jeune réalisateur, armé de caméras HD et accompagné de Julien Mazzitelli, un guide expert de la survie en milieu hostile, préfère miser sur l'atmosphère créée par la vérité du lieu et son histoire. Faisant naître au final une certaine poésie macabre. Dead Crossroads se situe alors quelque part entre l'aspect brut de décoffrage de la téléréalité, l'approche cinéma du réel du found footage et le documentaire auquel il emprunte les codes, offrant le tant attendu premier documenteur paranormal français.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le pays de la Nouvelle Vague ne fait pas partie des gros producteurs de documenteurs et encore moins de found footage. À vrai dire, elle ferait même plutôt figure de mauvais élève en la matière, tant on peut compter sur les doigts de la main les quelques rares films fantastiques qui ont été produits dans ce domaine et parmi lesquels figurent le rural Villemolle 1981 (2009) de Vincent Paronnaud, le bourrin Making Off (2012) de Cédric Dupuis, ou sur un ton plus léger, Pas très Normales Activités (2013) de Maurice Barthélémy.
Toutefois, dans le domaine du paranormal, si l'on connaît déjà R.I.P, la version française du ghost show américain TAPS, diffusée sur le satellite, Dead Crossroads n'en demeure pas moins unique en son genre. Là est d'ailleurs sa principale qualité : l'angle par lequel il aborde son sujet. Ici, pas de ghostbusters qui passent leur temps à flipper et courir partout, pas de gadgets de détection de spectres, on laisse le spectateur s'imprégner du lieu et de son histoire. Tel est le concept de Dead Crossroads, ne pas trop en montrer, ni en promettre, pour s'en remettre à la vérité du site. Alors, sous l’œil de la caméra de Fabien Delage, ces étranges bâtisses décharnées semblent reprendre une bien triste vie et leur apparence, aussi sinistre que leur histoire, suffit à créer un sentiment de malaise.
Si, au final, la courte durée des douze segments limite les risques d'ennui chez le spectateur, on apprécie une véritable gradation dans l'angoisse alors que les épisodes s'enchaînent. Toutefois, à l'heure où certains found footage sont tellement dénués d'intérêt
qu'ils virent à un basique état des lieux flou et tremblotant de bâtiments en tout genre, Dead Crossroads assume et exploite pleinement son côté visite guidée, sur lequel il bâtit justement son concept. Malins les gars... et le pire c'est que ça fonctionne puisque sa narration épousant les formes du
documentaire, vient compenser le peu de scènes d'action. Pendant ce temps, le taux d'adrénaline grimpe constamment , pour ne jamais vraiment redescendre, d'autant que quelques petites surprises
scénaristiques, viennent ponctuellement renforcer l'intérêt et le côté étrange de l'aventure.
Bien évidemment, il serait injuste d'occulter le travail du cadreur, qui prend son temps pour décrire les lieux, alternant plans fixes d'ambiance et gros plans détaillés avec de sages mouvements de type caméra à l'épaule. N'oublions pas, non plus, les efforts concentrés sur la narration. En off, la voix de Fabien Delage contextualise chaque lieu, chaque pièce et contribue grandement à rendre l'endroit encore plus glauque qu'il n'y parait. Les bruitages, les effets de silences, enveloppés dans l'excellente partition musicale de Jack Bird, mêlant mélodies glauques et passages plus atmosphériques, participe à la construction d'une bande son flippante, digne des meilleurs films d'épouvante.
Que les amateurs de surnaturel se rassurent, si l'on se refuse ici à dévoiler le parcours de ces deux aventuriers, Dead Crossroads offre son lot de manifestations en tout genre, paranormales ou non, allant d'objets mouvants à des bruits inquiétants, en passant par des rencontres inattendues. Vendues comme basées sur des faits réels, et même si les plus cartésiens douteront, les histoires, toujours sordides et parfaitement intégrées au lieu, apportent un cachet inquiétant à chaque épisode, voire perturbant pour certains d'entre-eux. Ainsi, plusieurs séquences pourraient bien flanquer une trouille bleue aux moins aguerris au genre, alors que les connaisseurs se laisseront piéger par l'atmosphère macabre qui se dégage de ces coins maudits, où finalement peu d'entre nous iraient passer la nuit. À retenir, à ce propos, une nuit trop agitée durant laquelle le duo préférera prendre ses jambes à son cou et interrompre le tournage.
S'il est difficile de jauger dans quelles proportions la fiction se nourrit de la réalité, le créateur de la série admet toutefois avoir greffé quelques effets spéciaux aux côtés des manifestations réelles, précisant, histoire de noyer le poisson, qu'ils ne sont pas forcément là où l'on pourrait le croire. Au final, la question de la vérité à propos de ce que l'on voit et entend devient secondaire. Les plus sceptiques baissent facilement la garde face à la simplicité du procédé, qui n'a d'autre but que de créer un certain degré d'immersion, pour un public qui ne demande que ça.
S'il est difficile de jauger dans quelles proportions la fiction se nourrit de la réalité, le créateur de la série admet toutefois avoir greffé quelques effets spéciaux aux côtés des manifestations réelles, précisant, histoire de noyer le poisson, qu'ils ne sont pas forcément là où l'on pourrait le croire. Au final, la question de la vérité à propos de ce que l'on voit et entend devient secondaire. Les plus sceptiques baissent facilement la garde face à la simplicité du procédé, qui n'a d'autre but que de créer un certain degré d'immersion, pour un public qui ne demande que ça.
Vous l'aurez compris, difficile de ne pas être conquis par cette pépite étrange et arty, bien de chez nous. Non seulement Delage et son acolyte nous rapportent des images inédites et improbables de lieux abandonnés, voire interdits d'accès, où l'on hésiterait même à envoyer sa belle-mère, mais surtout, nous offrent enfin le premier documenteur paranormal digne de ce nom, dont la production française avait besoin pour s'effacer quelques rides. Produit de manière totalement indépendante et avec un budget réduit, il n'en demeure pas moins esthétiquement réussi. Intelligent et sincère dans sa démarche, peut-être moins dans son propos, il assume pleinement les artifices qui viennent se mêler au réel, brouillant les pistes entre fiction et réalité, laissant le spectateur gamberger et se faire sa petite idée en fin de visionnage. Dead Crossroads rappelle alors ces histoires qui se
racontent parfois entre proches. Mélange de pseudo expériences
paranormales, de fantasmes, de légendes et de rumeurs, auxquels on ne croit pas, mais qui intriguent
malgré tout, parce que l'on a confiance en celui qui les raconte...
Le DVD, présenté sous la forme d'un superbe digipack, contient dix visites réparties sur douze segments d'une douzaine de minutes chacun, et une poignée de bonus dont un entretien avec Fabien Delage réalisé lors du Festival of Fear 2012. Il devrait sortir officiellement au printemps, mais se commande d'ores et déjà via le shop Oh My Gore !, également impliqué dans le projet. Son contenu se dévore avec plaisir, et ce véritable carnet de voyage aux confins de l'étrange se termine avec regret. Heureusement, la saison 2 est en cours de tournage, pour une sortie prévue au cours de l'hiver 2014. Une affaire qui roule en somme. Comme quoi même fauché, rien n'est impossible, pour peu qu'on ait des idées et du talent...
N.T.
EN BREF
titre original : Dead Crossroads
pays d'origine : France
année de production : 2012
date de sortie française : 5 avril 2013 (DVD/VOD - Oh my gore !)
durée : 170 minutes
budget : 3000 €
budget : 3000 €
adrénomètre : ♥♥
note globale : 4/5
† EXORCISME †
▲ Le circuit touristique
▲ L'ambiance
▲ Le format court
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Petit budget
▼ Propos parfois fantaisiste
▼ Parfois un peu lent
LE FLIP
Une apparition furtive et mystérieuse traverse un couloir.
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Une apparition furtive et mystérieuse traverse un couloir.
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Merci !
RépondreSupprimerJM d'Oh My Gore.
Merci à vous, super boulot !
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