Wind Chill (2007/2008 - DTV) de Gregory Jacobs

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Le 23 décembre, à l'heure des vacances de Noël, deux étudiants effectuent un covoiturage pour rejoindre leurs familles. Alors qu'ils traversaient une route boisée très enneigée, ils ont un accident. Bloqués par une tempête de neige, ils  sont bientôt confrontés à d'étranges phénomènes. Des fantômes d'accidentés de la route semblent hanter les lieux...

Wind Chill démarre comme un road movie classique, centré sur la relation et l'évolution des rapports entre ses deux principaux personnages. Mais des indices laissent penser que l'un d'eux dissimule quelque chose à l'autre. Gregory Jacobs joue parfaitement la carte du mystère pour construire une ambiance oppressante et froide, parfaitement adaptée à ce mois de décembre enneigé.


En une vingtaine de minutes, le décor est planté, les personnages sont caractérisés et on doute des desseins bienveillants du garçon campé par Ashton Holmes -les deux personnages principaux n'ont pas de noms-, et surtout on adore détester la jeune fille caractérielle incarnée par Emily Blunt.


Le réalisateur parvient à faire évoluer son histoire, en dévoilant à un rythme parfaitement maîtrisé, les enjeux de son intrigue, faisant bientôt virer son road movie au film d'horreur à l'ambiance de plus en plus étouffante. Et ça fonctionne plutôt bien puisqu'une fois lancé, Wind Chilll maintient sans problème la pression, offrant même quelques moments de flip ponctués de sursauts. Si l'angoisse naît de ce bois, inquiétant, visiblement mal fréquenté, puis carrément menaçant, elle est aussi provoquée par l'étrange situation dans laquelle se trouvent nos deux personnages, qui ne savent pas si le danger vient de l'intérieur ou de l'extérieur du véhicule.

Assez original à ce niveau, on reste un certain temps à douter de la réelle motivation du garçon. Complètement isolé, le duo d'acteur formé par Emily Blunt (Wolfman) et Ashton Holmes (A History of Violence, The Divide) porte le film à bout de bras, sans fausse note et parvient à transmettre avec conviction toute une palette de sentiments, même contradictoires. Une performance qu'il est toujours bon de rappeler, d'autant qu'avec tout au plus une dizaine d'acteurs, il vaut mieux assurer niveau casting si l'on veut marquer le spectateur dans le bon sens... 


George Clooney et Steven Soderbergh font partie des producteurs exécutifs du film de Gregory Jacobs, lui-même producteur exécutif de Ocean 13 -réalisé et avec qui vous savez- mais surtout collaborateur de longue date, notamment en tant qu'assistant réalisateur sur une bonne partie des films de Soderbergh.

Usant d'un fantastique déstabilisant, parfois même un tantinet barré, Wind Chill marche dans le sillon du très bon Dead End des français Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa. Il aborde avec justesse l'histoire de ce garçon loser trop timide pour draguer de manière classique, et cette pimbêche égocentrique effrayée à l'idée d'être piégée entre les griffes d'un psychopathe. Une situation qui évoluera de manière intéressante et relativement inattendue.

Passé assez inaperçu à sa sortie, Wind Chill se révèle comme une excellente surprise, une série B brillante qui n'a rien à envier dans sa construction de l'angoisse et sa mise en scène au Robert Zemeckis d'Apparences. Servi par  un scénario captivant, un suspense parfaitement dosé et une photo magnifique de Dan Lautsen (Silent Hill, Nuits de Terreur, Mimic) qui retranscrit parfaitement l'ambiance claustrophobique d'un rude hiver, autant dire qu'il détient tous les arguments pour faire frissonner et emporter le public dans son récit cauchemardesque.
N.T.

En bref :
titre original : Wind Chill
pays d'origine : États-Unis / Grande-Bretagne
année de production : 2007
budget : 6 000 000 $
date de sortie française : 9 janvier 2008
durée : 87 minutes
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 4/5

Le flip : En pleine nuit, sur une route abandonnée, un homme à la démarche inquiétante passe régulièrement devant le voiture des deux personnages principaux.


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