The Pact (2012/2013 - DTV) de Nicholas McCarthy

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Annie tente de se détacher des griffes d'un passé difficile durant lequel elle a été, avec sa sœur Nicole, brutalisée par sa mère. Pourtant, au décès de cette dernière, Annie finit par accepter de rejoindre Nicole dans la maison de son enfance. Mais à son arrivée, non seulement sa sœur a disparu, mais une présence troublante semble évoluer dans la demeure. Annie, aidée par un flic, Creek et une jeune voyante, Stevie, va devoir percer le mystère de cette maison hantée pour enfin retrouver la paix.

Pour son premier long, Nicholas McCarthy, tout comme l'avait fait Sam Raimi avec Evil Dead, reprend et développe son propre court-métrage de 11 minutes, intitulé The Pact, et l'adapte à un format plus enclin à être distribué dans les circuits de cinéma.

Sans se précipiter, les premières minutes du film adoptent en effet un rythme assez mollasson, The Pact commence par instaurer un certain mystère autour de ce deuil qui ne semble pas spécialement affecter les deux sœurs. Moins tape-à-l’œil que bavard, on a parfois l'étrange sensation de visionner un film psychologique et contemplatif d'Atom Egoyan...  Mais à la disparition mystérieuse de Nicole, si elle n'inquiète pas immédiatement sa sœur, qui pense à une fuite -ce serait une sorte de coutume familiale-, le spectateur, lui, sait qu'il se trame quelque chose de pas net, sans pouvoir en saisir immédiatement l'intensité. 

Puis, au bout d'une vingtaine de minutes de calme apparent, arrive une première séquence carrément flippante durant laquelle Annie doit faire face à une force invisible et puissante, au point de devoir fuir la maison avec sa nièce. Le spectateur de son côté prend conscience du merdier dans lequel il vient de se fourrer. Le réalisateur peut alors se frotter les mains, puisqu'il a réussi son opération "emprise" et tient désormais le spectateur suffisamment fermement pour en faire ce qu'il veut. Une efficacité qui n'est pas sans rappeler le fonctionnement d'un autre modèle en matière de terreur, The Eye qui, une fois parti sur sa lancée, créait une tension continue, en disséminant de manière assez judicieuse, les apparitions de spectres. Du coup, on passe la plupart du film sur la défensive et bien évidemment, on s'en réjouit. À relever notamment une superbe séquence de cauchemar, loin des clichés du genre, universelle et ultra réaliste que n'aurait pas renié notre cher Freddy Krueger.

Avec son air de ne pas y toucher, plus The Pact progresse dans sa narration, plus il montre ce qu'il a dans le bide et apporte sa propre contribution à un genre que l'on considère souvent comme définitivement essoré. Plutôt que de se laisser piéger par certains stéréotypes, il reprend l'essence même de ce qui constitue un bon film d'épouvante, qu'il ressert à sa propre sauce. On retrouve en effet les principaux ingrédients du genre tels la suggestion, la psychologie, le drame et un lieu flippant, ne serait-ce que du point de vue esthétique. L'utilisation poussée des nouvelles technologies pour faire apparaître les fantômes est aussi un parfait exemple de cette volonté de remettre au goût du jour une recette classique -et imparable-. La preuve la plus flagrante concerne l'utilisation de la webcam, considérée de plus en plus comme un vecteur d'angoisse, tout comme dans Megan is Missing ou Paranormal Activity 4, mais aussi d'appareils photo numériques, de GPS et même de Google Earth...

Au-delà des quelques trouvailles utilisées pour provoquer la peur, comme le panoramique de dernière minute, qui laisse apparaître une présence jusqu'alors hors-champ (génialement flippant), les effets de mise en scène sont réduits au strict minimum, le réalisateur concentrant toute son énergie sur  son histoire et le décor. Pour dire, rien que le papier peint des couloirs est angoissant à lui tout seul. La musique, excellente et inspirée du début à la fin (on navigue alors entre jazz, musique contemporaine et noisy pop), participe aussi à la construction de cette œuvre atmosphérique sinon originale, du moins très personnelle autour du thème du fantôme et de la vengeance de l'au-delà. 

Enfin, tout cela va bien au-delà justement, puisque l'auteur a choisi pour expliquer son histoire d'ancrer le tout dans un réalisme glauque teinté de surnaturel. Cela vous parait bien mystérieux ? Dommage, car on ne vous en dira pas plus ici.
N.T.

En bref :
titre original : The Pact
pays d'origine : Irlande
budget : 400 000 $
année de production : 2012
date de sortie française : 15 octobre 2013
durée : 89 minutes
adrénomètre : ♥♥♥
note globale : 4/5

Le flip : La macabre découverte d'Annie dans sa chambre de motel.





Commentaires

  1. J'aiemrais justement comprendre la fin ?


    SPOILER


    N'est il pas censé être mort avec une balle dans le crâne ?

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