Le Beau-père (2009) de Nelson McCormick

ADRÉNOMÈTRE  ♡ 
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Michael rentre à la maison après une année passée en école militaire. Il fait la connaissance du nouveau petit-ami de sa mère, David Harris. Alors que les deux hommes commencent à se connaître, Michael devient de plus en plus suspicieux face à un beau-père toujours prompt à rendre service, se demandant s'il ne s'agit pas d'un leurre qui cache une vérité moins  glorieuse. Le jeune homme décide de mener l'enquête d'autant que dans le quartier, les quelques personnes ayant relevé des incohérences dans les histoires du beau-père commencent à mystérieusement disparaître...

Le Beau-Père est un remake du film homonyme de Joseph Ruben (Le Bon fils, Loin du paradis, Mémoire Effacée...), spécialisé dans les personnages psychologiquement perturbés. Son successeur, Nelson McCormick, n'est pas non plus un débutant derrière la caméra. Au contraire, il est même un réalisateur prolifique dans l'univers de la série télé.
On lui doit autant des épisodes de Dr House que de Urgences, Prison Break, The Closer... toute une flopée de feuilletons qui ne laissent finalement que très peu de temps au gaillards pour s'intéresser au long-métrage. Une bonne chose pour le réalisateur du remake du Bal de l'Horreur ? Peut-être...

La scène d'ouverte du Beau-père, un peu trop dans la réserve pour réellement percuter, nous montre une famille "proprement" décimée en pleine fête de Noël par un beau-papa un chouia soupe au lait. On l'imagine probablement contrarié par la remarque de trop par les membres d'une famille qu'il imaginait parfaite. Après avoir fait le nécessaire, le voici donc relooké, les valises bouclées, paré à rejoindre un nouveau foyer, cette fois, peut-être, un peu plus à la hauteur. 

Le concept du cocon familial qui se disloque de l'intérieur est assurément doté d'un potentiel flip intéressant et on reste difficilement de marbre, en poussant encore un peu plus loin le concept, à l'idée de ce père nuisible et zappeur, incapable de s'adapter aux aléas de la vie de famille et prêt à tout anéantir en cas d'échec pour repartir à zéro. Évidemment, et pour calmer immédiatement les associations féministes, le concept aurait pu s'appliquer à son pendant féminin. Mais bon on imagine, les mouvements de panique aux abords des salles de cinéma si des affiches annonçaient en gros titre un film d'épouvante intitulé "La Belle-mère"... Bref je m'égare. En tout cas, le pauvre bougre victime de sérieuses perturbations émotionnelles doit composer avec ce piège qui s'est définitivement refermé sur lui, en une sorte de cercle vicieux, consistant en un passé poisseux qu'il porte en lui, semant systématiquement le doute, puis la suspicion jusqu'à l'explosion de la petite vie pépère dont il rêve...


Le bilan de ce remake s'avère très mitigé, en partie à cause de ficelles assez mal dissimulées : des remarques et des contradictions maladroites dans la même conversation qui suscitent très vite la suspicion de l'ainé, le jeu Burnout Paradise bien en évidence (merci le placement de produits, tout sauf immersif), le téléphone qui sonne et permet au beau-père de s'extirper d'une confrontation qui le mettait en passe de se faire démasquer, ainsi que tout une succession d'indices ou de situations difficiles assez lourdingues. 

Paradoxalement, et à l'instar d'un Destination Finale ou d'un Vendredi 13, où l'on sait que ça va mal se terminer, on attend juste d'être surpris par le processus qui va conduire vers l'issue finale. Ici le jeu consiste à observer cette toile de suspicion qui se tisse autour du bonhomme jusqu'à nécessiter des réajustements de sa part, qui on le sait déjà, le conduiront inextricablement vers le pire. Le métrage cultive ainsi son intérêt dans la confrontation de plus en plus tonique entre les mensonges et dissimulation de David Harris et les découvertes et révélations de son entourage.

La dernière partie se révèle quand à elle un peu plus punchy, principalement grâce au score tendu de Charlie Clouser (Saw, Dead Silence) et un monteur qui semble enfin se réveiller, juste pour les derniers instants du film. Le Beau-Père alterne ainsi moments de quiétude familiale et passages, assez dérangeants voire malsain. Il rejoint à ce titre, sans jamais en atteindre le niveau de subtilité, ni le climax,  le Malveillance de Jaume Balaguero dans lequel on se surprenait aussi à flipper à l'idée que le bad guy se fasse coincer. Quelques moments de flip demeurent toutefois, malheureusement souvent provoqués par des jump scares faciles. 

Du coup ce remake s'avère assez dispensable. La faute à un manque flagrant de subtilité et de scènes chocs, pour un ensemble assez fade au final. Ce qui est d'autant plus dommage que son potentiel était quant à lui bien visible.
N.T.

En bref : 
titre original : The Stepfather
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2009
date de sortie française : 9 décembre 2009
durée : 100 minutes
adrénomètre : ♥♥
note gloable : 1/5

Le flip : Le beau-père rentre plus tôt que prévu à la maison alors que le fiston fouille dans sa chambre...


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