Malveillance (2011) de Jaume Balaguero

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César est un gardien d’immeuble toujours disponible, efficace et discret. Disponible pour s’immiscer dans la vie des habitants, jusqu’à les connaître par cœur, discret quand il emploie ses nuits à détruire leur bonheur, efficace quand il s’acharne jusqu’à l’obsession sur Clara, une jeune femme insouciante et heureuse pour laquelle il nourrit une affection toute particulière.

Délaissant le cinéma d'horreur (espérons-le, temporairement), pour lequel il a consacré la majeure partie de sa brillante carrière [Rec], La Secte dans Nom, Fragile, Darkness...), Jaume Balaguero revient avec Malveillance, un thriller fichtrement malsain et cruel, parfaitement scénarisé par Alberto Marini, un nom familier dans l'entourage du réalisateur puisqu'il occupe ce même poste lors de l'escapade télévisuelle À Louer et figure au générique des deux premiers [Rec] en tant que producteur délégué.
Avec Malveillance, les nerfs du  spectateur sont mis à rude épreuve, le film étant raconté du point de vue de César, un gardien d'immeuble délicat en façade, mais qui s'avère en réalité sournois et dangereux.

Cette proximité avec César force à une certaine complicité, source d'une véritable torture mentale coupable notamment lorsque ce dernier tente par tous les moyens de ne pas être pris en flagrant délit. Si la peur ne sera au rendez-vous qu'une fois ou deux lors du métrage, stress et angoisse font leur apparition assez rapidement, dès que l'on comprend les pratiques tordues de César, interprété par un Luis Tosar (Mes Chers Voisins) absolument génial dans ce rôle d'ordure à la parfaite gueule de con.



Maîtrisant l'art et les codes du suspense, marchant dans les sillons du grand Hitchcock, Jaume Balaguero ne laisse aucun temps mort une fois la machine lancée. Il parvient à créer un malaise poisseux face aux sombres desseins de ce gardien qui ne manque pas d'imagination et de ressources pour ne pas éveiller la suspicion de ses "protégés".

Si au final, Malveillance tend à mettre l'horreur graphique de côté dans la carrière du réalisateur, l'horreur psychologique est quant à elle bien présente, Jaume Balaguero maîtrisant suffisamment son sujet pour rendre le spectateur complice des agissements de César. Vous voilà prévenus !
N.T.

En bref :
titre original : Mientras Duermes 
pays d'origine : Espagne
budget : 5 000 000 $
année de production : 2011
date de sortie française : 28 décembre 2011
durée : 102 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 4.5/5

Le flip : La jeune voisine regarde par le judas de la porte d'entrée pour épier les activités nocturnes du gardien...


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