Furie (1978/1979) de Brian De Palma

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Peter Sandza est un agent du gouvernement dont le fils, Robin, est doté de stupéfiants pouvoirs psychiques. Alors au Moyen-Orient avec son père et paré à rentrer aux États-Unis, Robin est kidnappé par Childress, comploteur à la tête d'une agence de contre-espionnage. Le jeune croit alors assister, impuissant, à la mort de son père. En fait ce dernier est toujours en vie et il met tout en œuvre pour retrouver son fils. Il apprend l'existence de Gillian, une jeune étudiante dotée des mêmes pouvoirs que Robin. Elle vient de rejoindre l'institut qui a accueilli le fils de Peter par le passé, et où sa petite amie travaille...

Après Carrie au bal du Diable, Brian De Palma poursuit son exploration  du psychisme humain, de ses aptitudes télékinésiques et télépathiques, sur fond de complot politique et de contre-espionnage.
Toujours avec son sens aigu de la mise en scène, du cadre, mais surtout du montage, dans lequel il excelle, l'auteur de Phantom of the Paradise, offre, au-delà d'une véritable leçon de cinéma, de purs moments d'angoisse. Évidemment, depuis 1978, le cinéma d'épouvante a évolué, et même s'il ne fait pas peur, Furie n'en demeure pas moins un thriller horrifique convenable, usant d'images chocs avec parcimonie -ça saigne toujours mais moins que dans Carrie- jusqu'à un climax final, terriblement jouissif, qui aura sans doute marqué à sa manière le cinéma de genre et David Cronenberg (lire plus bas)...

Une autre force de Furie consiste en un casting sans fausse note, à commencer par Amy Irving (Outrages, Traffic), tout juste rescapée de Carrie au bal du Diable, le précédent film de Brian De Palma où il lui offrait son premier rôle au cinéma. Mais aussi la regrettée Carrie Snodgress (Pale Rider, Sexcrime, Ed Gein) qui nous a quittés en 2005. Elle tient ici le rôle d'Hester, une employée de l'institut Paragon, accueillant des jeunes doués de pouvoirs paranormaux. Elle est la petite amie de Peter Sandza, interprété par un Kirk Douglas exceptionnel tout comme le bad guy, incarné par John Cassavetes. À noter pour la petite anecdote que le film marque la première apparition au cinéma de Daryl Hannah, ici dans le rôle d'une lycéenne.


Si l'excellent score de John Williams préfigure les envolées tragiques que Howard Shore semblera emprunter quelques années plus tard pour La Mouche de David Cronenberg, on ne s'étonnerait pas non plus que le réalisateur d'eXistenZ, se soit inspiré de l'incroyable dernière scène de Furie pour écrire son film Scanners qui sortira trois ans plus tard. 

Également servi pas les excellents maquillages et effets spéciaux de Rick Baker, Furie offre quelques scènes cultes qui impriment durablement la rétine, des visions angoissantes et immersives de Gillian, aux accès de colère de Robin, prétexte à une scène de manège incontrôlable en pleine fête foraine ou encore à une séquence de meurtre sanguinolente et dérangeante. Sans oublier une des scènes-clés du film, véritable au hommage au cinéma muet, qui offre un moment de tension dramatique rarement égalé, grâce à l’utilisation du ralenti, mais surtout au score efficace de John Williams qui vaut tous les narrateurs du monde. 

Si le tout est désamorcé de temps à autre par une petite pointe d'humour, Brian De Palma démontre avec Furie, un métrage sombre et toujours aussi passionnant malgré les années, qu'il mérite largement le titre de maître du suspense et son travail de cinéaste méticuleux le propulse en digne héritier du cinéma d'Alfred Hitchcock.
N.T.

En bref : 
titre original : The Fury
pays d'origine : États-Unis
budget : 5 500 000 $
année de production : 1978

date de sortie française : 4 janvier 1979
durée : 113 minutes 

adrénomètre : ♥
note globale : 4/5
la fiche Scifi-Movies

Le flip : Les crises de colère de  Robin.



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