La Mouche (1986/1987) de David Cronenberg

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Seth Brundle est un scientifique de génie en mal de reconnaissance. Lors d'une convention scientifique, il parvient à convaincre une jeune journaliste de le suivre dans ses travaux. Il lui présente alors ses télépods, deux machines capables de téléporter n'importe quel objet d'un point A à un point B. Mais à son grand désespoir, la machine ne peut pas téléporter d'être vivant. C'est avec l'aide de la jeune femme et après avoir appris à l'ordinateur les mystères de la chair qu'il parvient enfin à son but. Enthousiasmé par sa découverte, il décide de tester la machine sur lui-même sans s'apercevoir qu'une mouche a embarqué avec lui dans l'appareil...

La mouche est un remake (ou plutôt une relecture) du film La Mouche Noire, réalisé en 1958 par Kurt Neumann. Bien que le film d'origine soit un peu kitsch  -la transformation consistant en une énorme tête de mouche sur un corps d'homme -, on pouvait facilement s'imaginer qu'il y avait là matière à faire un bon film avec cette histoire d'expérimentation qui tourne mal.

Tourné en 1986 par Cronenberg, alors à l'apogée de son art, ce reboot se place bien loin des classiques de la science-fiction des années 50 puisque, comme dans la majeure partie de l’œuvre de Cronenberg, la science-fiction se mêle ici à l'horreur dans une parfaite osmose.


Le métrage est construit de façon évolutive, d'abord positive avec les sentiments naissant entre la journaliste et le scientifique puis, par la découverte des «secrets de la chair» permettant enfin à la machine de téléporter des êtres vivants, puis négative avec la longue et horrible métamorphose de Seth Brundle qui va le détruire moralement et physiquement. Car si le film n'est pas d'une grande violence, c'est bien cette métamorphose qui constitue le caractère horrifique du métrage. Entre angoisse et dégoût, pitié et peur, le personnage de Brundle nous fascine autant que sa transformation nous répugne et on se retrouve vite pris d'affection pour cette créature qui perd ses ongles et ses dents et qui se nourrit en vomissant des sucs gastriques sur sa nourriture pour pouvoir l'aspirer ensuite.

Cronenberg nous présente encore une fois cette peur viscérale de la maladie, la métamorphose prenant plus la forme d'une sorte de cancer que d'une simple transformation en monstre, le tout amplifié par le décor, l'histoire se déroulant presque à huis clos dans un atelier désaffecté servant à la fois de laboratoire et d'appartement au scientifique. De plus, les effets spéciaux de Chris Walace sont excellents et ne laisseront pas indifférents les estomacs sensibles.

En bref, David Cronenberg nous fait de nouveau entrer dans son univers organique au travers de son œil froid et son imagerie sordide. Du grand art...
Logan

En bref :
titre original : The Fly
pays d'origine : États-Unis
année de production : 1986
date de sortie française : 21 janvier 1987
durée :  96 minutes 
budget : 15 000 000 $
adrénomètre : ♥
note globale : 5/5
la fiche Scifi-Movies
 
Le flip : Le cauchemar de la journaliste...



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