Évaluation du dossier : 2.5/5 [♥]
Clay Riddell est témoin d’une scène de carnage à l’aéroport de Boston : tous ceux qui se servent de leur téléphone portable se transforment instantanément en zombies sanguinaires. Il rejoint alors un groupe de survivants et part, avec Tom McCourt, à la recherche du signal à l’origine de ce chaos pour le stopper avant qu'il ne soit trop tard.
Sur le papier, l'idée d'un cerveau formaté tel un disque dur qui a pour conséquence de libérer les pulsions meurtrières de l'humanité était prometteuse. Rien de surprenant, d'ailleurs, de la devoir à Stephen King qui la couchera dans les pages de son best-seller Cellulaire.
Le concept ? Utiliser LE moyen de communication de masse par excellence pour atteindre la quasi totalité de la population et la faire régresser à l'état d'animal guidé par des pulsions de violence primale. Réunis en meute, les infectés commettent des attaques ultra-violentes sur ceux qui ne sont pas comme eux.
Cette parabole à peine voilée du fascisme – son influence et son mode de propagation – avait de quoi envoyer du lourd. D'autant que s'y ajoutent des références assumées au Zombie de George Romero, notamment pour ce qui est de la description d'une Amérique victime de son consumérisme morbide et aveugle. "Assumée" puisque l'écrivain dédiera son roman à l'auteur de la saga politisée débutée avec La Nuit des Morts Vivants.
Malgré ces intentions louables, et bien que l'auteur de Shining participera à l'écriture du scénario, profitant de l'occasion pour en changer la fin qui ne lui convenait pas totalement, Cell Phone peine à se détacher de l'unique argument "d'après un roman de Stephen King". Plutôt orienté post-apo, le romancier n'est pas en terre inconnue, au contraire, puisqu'il a déjà donné dans le genre à plusieurs reprises. Son roman-fleuve Le Fléau en est peut-être l'un des plus emblématiques. Malheureusement cette œuvre, malgré sa charge métaphorique réjouissante, n'est pas sa proposition la plus originale au niveau du traitement.
Sans être non plus le navet tant décrié (du moins en VO), Cell Phone s'avère être un petit survival modeste et honnête sous la direction du réalisateur de Paranormal Activity 2, Tod Williams. Malheureusement, la série The Walking Dead étant passée par là pour donner un coup de fouet au genre, sans parler de la saga Resident Evil, aussi inégale qu'elle soit, il devient désormais dangereux de s'y frotter.
Néanmoins, c'est peut-être du côté de son casting que Cell Phone tire son principal atout. À commencer par le duo constitué de John Cusack et Samuel L. Jackson, de nouveau réunis dans une adaptation du King après l'angoissant Chambre 1408. Ils sont accompagnés d'Isabelle Fuhrman, assagie depuis Esther, ainsi que du senior Stacy Keach (Los Angeles 2013) et du junior Owen Teague que l'on retrouvera dans l'adaptation au cinéma de Ça chapeautée par Andrés Muschietti.
Avec Cell Phone, le message est clair : laissez un peu de côté vos téléphones portables. Une revendication crédible qui renvoie à leur nocivité lorsqu'ils sont utilisés n'importe quand et n'importe où. Plutôt que la sécurité routière, évoquons par exemple ces quelques débiles qui polluent les projections avec leur smartphone. Du coup, voir cette armada de crétins se faire dégommer apporte une vraie valeur ajoutée à Cell Phone. Pour le reste ça manque de conviction et malgré un final glauque, audacieux dans le fond mais fauché dans la forme, le film passe à côté de son sujet et sent le réchauffé. Après tout, même James Huth avait proposé sa vision du concept avec Hellphone, bien avant cette adaptation...
N.F.T.
EN BREF
titre original : Cell
pays d'origine : États-Unis
budget : petit
année de production : 2016
date de sortie française : 21 septembre 2016 (DTV - Marco Polo Production)
durée : 98 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 2.5/5
† EXORCISME †
▲ Le casting
▲ La fin barrée
▲ Éteint ton putain de smartphone au cinéma !
- DÉMYSTIFICATION -
▼ Manque d'originalité
▼ Exploite mal un matériau pourtant prometteur
▼ Manque de budget
LE FLIP
Une survivante se risque à décrocher son téléphone et c'est le drame....
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