L'Exorciste, Au Commencement (2004) de Renny Harlin

ADRÉNOMÈTRE  ♡ 
NOTE  TV TV TV TV TV 

Le Père Lankester Merrin est hanté par les atrocités de la Deuxième Guerre mondiale. Sentant sa foi l'abandonner, il effectue en Afrique un pèlerinage qu'il espère salvateur. Au Caire, il est abordé par un amateur d'antiquités qui lui propose de rejoindre un chantier archéologique au Kenya. Les Anglais viennent d'y découvrir une église byzantine parfaitement conservée. Misant sur les compétences archéologiques de Merrin, le collectionneur espère dénicher le premier une ancienne relique dissimulée dans l'église. Mais une entité diabolique vient de s'éveiller...

D'aucuns pourront reprocher à Renny Harlin des sujets pas toujours inspirés dans sa filmographie, on ne pourra pas lui retirer son talent de faiseur d'image qui a de surcroit le mérite de tenter des choses.
C'est exactement ce qu'évoque la scène d'ouverture de L'Exorciste, au Commencement : une vision apocalyptique d'un homme, puis d'une terre dévastée à l'issue d'une bataille. À grand renfort de numérique, on va même, lors d'un traveling arrière rapide qui dévoile un champ de bataille gigantesque, songer à la vision projetée plus tôt par Peter Jackson lors des épiques combats de sa trilogie de l’Anneau. Malheureusement, à ce petit jeu, le Néo-Zélandais bat l'Australien à plate couture, en terme de grâce, de gigantisme mais aussi d'effets spéciaux, car L'Exorciste, au Commencement use beaucoup d'effets numériques pas toujours très réussis. 

L'occasion toutefois de proposer quelques scènes chocs comme une attaque de hyènes, qui demeure, malgré leur look "animé", assez impressionnante, ou d'autres effets plus classiques en terme de maquillage, mais toujours aussi efficaces, comme cet archéologue en chef, adepte de la scarification, ou encore une séance d'exorcisme à l'africaine, nerveuse, sans parler d'une séquence extrême, dure, expliquant le trauma du prêtre et ses doutes quant à sa foi. Des images fortes qui viennent en quelque sorte pallier le manque de "frousse" qui faisait l'une des forces du chef-d’œuvre de Friedkin.


Le réalisateur du Cauchemar de Freddy, 58 minutes pour Vivre ou encore Peur Bleue,  à l'orée de la grande mode des préquelles, essaye d'apporter sa patte à cette histoire toujours inspirée de l’œuvre de William Peter Blatty et surtout de nouvelles choses au genre, proposant une love story et quelques moments typiques du film d'aventure, mais se plante méchamment en essayant de mettre exagérément en scène des détails, allant d'ostensibles gros plans à l'ouverture interminable d'un sarcophage, sans raison... Des choix pas toujours très heureux et d'autant plus regrettables, que le studio avait déjà mis en boite le même film. En effet, le métrage fut tourné une première fois par Paul Schrader sous le titre Dominion: Prequel to the Exorcist, mais le studio rejeta son approche de « thriller psychologique », considérée comme non-commerciale et fit retourner de nombreuses scènes, parfois même avec d'autres acteurs.

Au final, Renny Harlin, hérite du fauteuil de réalisateur de la version "officielle" et rend une copie ambitieuse, parfois même inspirée, mais qui malheureusement n'empêche pas une désagréable impression de lenteur, et d'ennui. D'autant plus dommage qu'avec une vingtaine de minutes en moins, l'ensemble se serait avéré sans doute bien plus digeste.
N.T.

En bref :
titre original : Exorcist : The Beginning
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2004
date de sortie française : 17 novembre 2004
durée : 109 minutes
budget : 50 000 000 $
adrénomètre : ♥
note globale : 1.5/5

Le flip : Merrin se trouve nez à nez avec le diable dans une étroite cavité souterraine.



Commentaires

En cours de lecture