Les Disparus (2007/2009 - DTV) de Paco Cabezas

ADRÉNOMÈTRE  ♡ 
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En 2001, alors que le père de Malena et Pablo, en phase terminale d'un cancer, vit ses derniers instants dans un hôpital de Buenos Air, le frère et la sœur décident de voyager jusqu'à la petite maison de campagne familiale avant d'autoriser les médecins à débrancher son respirateur artificiel. Peu après leur départ, ils découvrent un journal intime détaillant d'atroces crimes commis vingt ans auparavant. Intrigué, Pablo décide de s'arrêter dans un motel où ces meurtres auraient eu lieu. A la nuit tombée, les deux jeunes gens entendent des bruits étranges et près d'eux, une famille est persécutée et tuée exactement de la même manière que celle décrite dans le journal...

Plutôt animé de bonnes intentions, ce mi-road movie horrifique, mi-drame historique fantastique parvient difficilement à ne pas s’empêtrer dans un scénario abracadabrant, et du coup qui peine à soutirer quelques frissons.
Pourtant tout on y était presque, une chambre d’hôtel hantée, des apparitions de fantômes sur la route, le trauma d'un terrible passé, ce dernier qui se mêle au présent, des références à l'histoire, tous les éléments étaient là pour faire des Disparus un bon film d'angoisse, captivant et intelligent. Le métrage est en effet ponctué d'images et de séquence fortes comme celle où ce corps d'une accidentée de la route flotte et s'éloigne dans la nuit, ou celle des victimes de tortures qui apparaissent aux deux héros en pleine rue -pour un rendu global qui ne manque pas d'évoquer Sixième Sens-, ou encore une course poursuite empruntée cette fois à Duel, le tout servi par une musique réussie, même si elle peut paraitre parfois un peu trop démonstrative.

Une séquence hallucinante dans un rade perdu au milieu de nulle part.
Malgré le soin indéniable apporté à la réalisation, il est difficile de rentrer totalement dans le film. Peut-être la faute à des personnages aux réactions peu réalistes (le frère ne parle pas du livre trouvé près d'une roue arrière du véhicule paternel, alors qu'il contient des documents troublants), ou encore à la pratique de l'ellipse "sauvage" alors que la suite du film découle justement de ce que l'on n'a pas vu et que l'on ne sait pas (la scène du dernier segment où Malena retrouve Pablo). À trop vouloir se la jouer mystérieux, le film finit donc par devenir bancal, voire incompréhensible et peine à convaincre quand sonne l'heure de sa justification. Une belle confusion qui mine un peu cette pourtant très belle histoire sur les liens familiaux, mêlée au souvenir tragique d'une argentine encore marquée à vif par la dictature et qui par ce métrage, voudrait sans doute sauver ne serait-ce que la mémoire de ses victimes (le titre fait par ailleurs références aux 30 000 "desaparacedos" recencés à l'issue de la dictature militaire entre 1976 et 1983) et invite ainsi à la double lecture, son titre original étant "aparecidos". 

Une toile de fond politique qui n'est pas sans rappeler L’Échine du Diable de Guillermo Del Toro, dont il tente un certain rapprochement lyrique, mais beaucoup moins habile, il ne parvient malheureusement pas à en épouser le prestige cinématographique. Les Disparus souffre également de sa volonté d'adapter ses thématiques à des œuvres pré existantes, sans réellement réussir à imposer son identité propre. De là à le bouder et ne pas tenter l'aventure ? Rien n'est moins sûr...
N.T.

En bref : 
titre original : Aparecidos
pays d'origine : Espagne - Argentine - Suède
année de production : 2007
date de sortie française : 5 mai 2009 (DTV)
durée : 104 minutes 
adrénomètre : ♥

note flobale : 2.5/5


Le flip : Les réminiscences d'un passé douloureux hante les lieux abandonnés...



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