Seconds Apart (2011/2012 - DTV) de Antonio Negret

ADRÉNOMÈTRE  ♡ 
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Seth et Jonah Entin sont des jumeaux doués d'une capacité étonnante et dangereuse : la télépathie. Les choses commencent à tourner au vinaigre pour eux lorsque quatre de leurs camarades de classe se donnent la mort lors d'une partie de roulette russe. Très vite, le détective Lampkin les soupçonne d'avoir une part de responsabilité dans cette affaire. D'autant que d'autres décès suspects interviennent dans leur entourage. Mais les masques commencent à tomber lorsque l'un des deux frères s'éprend de la jolie Eve, faisant naître la jalousie et érodant peu à peu la confiance qui les liait jusqu'alors...

Rien de plus motivant qu'une scène d'ouverture originale, tendue et réussie pour découvrir un DTV somme toute assez mystérieux. C'est par une partie de roulette russe entre potes, sur fond d'assertions salaces, que démarre Seconds Apart. Les quelques giclées de sang qui suivent dans un contexte bien mystérieux, attisent volontiers la curiosité.
Celle du spectateur, mais aussi du détective Lampkin (Orlando Jones) dont l'enquête le mène rapidement aux jumeaux Entin. On comprend rapidement le lien surnaturel qui les rassemble et surtout leur volonté ferme à ressentir un jour ne serait-ce qu'une once d'émotion. Ce qui les pousse à commettre des actes extrêmes. Ainsi piégés dans une spirale infernale depuis leur enfance, un miracle se produit et l'un d'eux finit par s'attacher à une fille de son lycée. Au même moment, le détective Lampkin doit vivre avec le trauma de la mort de sa bien-aimée qu'il n'a pas pu sauver des flammes. C'est très progressivement, presque avec pudeur, que le film dévoile ainsi le passé des protagonistes.

Alors que certains y verront un métrage qui parvient difficilement à se maintenir à la hauteur de son introduction, nous nous orienterons plutôt vers le verre à moitié plein. Car Seconds Apart est véritablement une excellente surprise. Une petite série B intelligente sans être prétentieuse, qui parvient malgré son budget limité, à créer une atmosphère dérangeante, tout en tissant avec le spectateur, notamment par un jeu de flashbacks dévoilant peu à peu le parcours des personnages, un lien singulier, lui permettant de relier, à l'instar du détective Lampkin, les différentes pièces du puzzle.

Des jumeaux aux petits soins pour leurs géniteurs...
Les décors et l'esthétique choisis pour la maison des jumeaux participent à la création de cet atmosphère bizarre, surtout lors de la dernière partie du métrage, étonnante et dérangeante. D'ailleurs l'aspect général du film entretien un sentiment morbide, autant dans son traitement du trauma de l'enquêteur que par l'environnement des jumeaux, trompeur en ce qui concerne la maison, et toujours inquiétant lorsqu'il s'agit de leurs relations avec le monde extérieur. 

Si le réalisateur parvient à mettre en place une certaine tension, notamment lorsque l'on comprend ce à quoi les deux frères sont capables, on songe alors au Furie de Brian De Palma, ou au détour d'une séance de visionnage de vidéos comportant des expériences menées sur de jeunes jumeaux, l'ensemble n'atteint jamais des sommets d'angoisse. En revanche, le métrage propose quelques scènes un peu dégueu qui tendent à renforcer son aspect sombre et macabre.

Seconds Apart s'impose donc comme une bonne surprise et une série B de qualité. Certes peu flippant, ce long-métrage n'en demeure pas moins un bon film fantastique. Même si la thématique de la gémellité a déjà été brillamment traitée par David Cronenberg dans Faux-Semblants, Seconds Apart finit par imposer sa réalisation judicieuse, son esthétique soignée, sa musique empreinte de mystère et son scénario rusé et suffisamment divertissant pour s'y intéresser jusqu'au générique de fin.
N.T.

En bref :
titre original : Seconds Apart
pays d'origine : États-Unis
année de production : 2011
date de sortie française : 3 janvier 2012 (DTV)
durée : 85 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5

Le flip : Le détective Lampkin visionne les rushes d'expériences menées sur de jeunes jumeaux.



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