CREEPSHOW 2 (1987) de Michael Gornick [Critique]

Évaluation du dossier : 3.5/5 []

Le jeune Billy est en prise avec une horde de bad boys qui regretteront amèrement de s'en être pris à lui. Dans Le vieux chef tête-de-bois, une statue de bois possédée par un esprit indien venge un crime crapuleux. Le Radeau met en scène une nappe gluante à la surface d'un lac qui engloutit un bande de djeun's, enfin, une femme adultère est poursuivie par un auto-stoppeur qu'elle a mortellement percuté en voiture.


C'est à Michael Gornick, opérateur photo du premier Creepshow, que revient la lourde tâche de donner une suite digne de ce nom au film culte fruit de la collaboration entre George Romero et Stephen King. Malgré le challenge, il parvient à maintenir un bon niveau de qualité ,tout en y apposant sa propre patte.

Ainsi, dans Creepshow 2, on retrouve de nouveaux récits horrifiques mais aussi quelques changements de postes. Si Stephen King est toujours à l'origine des histoires, George Romero troque son siège de réalisateur contre celui de scénariste. On note dès le début quelques évolutions, la plus visible étant le passage du comic à l'animation. Cependant, même si l'on est happé dès le générique d'ouverture par les envolées électroniques de Les Reed (The Last Waltz), qui ne sont pas sans rappeler le meilleur des Gobelin, on doit très vite se rendre à l'évidence, le métrage a perdu de sa dimension "horrifique" et davantage pour ce qui est du frisson. Lors du premier sketch les dialogues peuvent sembler là pour faire du remplissage, or ils sont indispensables, puisque chargés de bons sentiments, il vont d'autant plus accentuer la cruelle tragédie qui se prépare. Puis sonne l'heure de sortir la thématique fétiche de la série : la vengeance. Avec cet indien taillé dans le bois, enfin en théorie puisque seul le spectateur semble se rendre compte que la statue respire et bouge depuis le début du film. Le second segment, Le Radeau, est sans doute le plus notable avec sa blobesque flaque visqueuse et anthropophage, proposant tout comme L'autostoppeur, quelques effets spéciaux sympathiques. On demeure loin des débordements débridés et kitchissimes du premier opus mais l'ensemble parvient toutefois à trouver son propre équilibre.

On constate aussi, notamment dans le traitement de ses thématiques, que l'on passe d'une vision de l'horreur infantile (colère, vengeance froide, jouer à se faire peur), mais aussi les couleurs flashy et les débordements gores, à un film qui s'adresse à un public plus vieux, (du pétards, du nichon, du rock'n'roll... tiens ça fait quasiment sex, drugs and rock'n'roll cette histoire). Une évolution peu avantageuse ici, et qui paradoxalement, rend le film un poil plus mielleux que son prédécesseur. 


Si on a évidemment toujours plaisir à retrouver George Romero, Stephen King ou encore Tom Savini à bord d'une telle entreprise, on regrette peut-être une réalisation qui manque un peu de tonus - n'est pas Romero qui veut - et n'inspire que trop rarement un sentiment de peur, mais là, Michael Gornick a toujours revendiqué une certaine retenue dans l'horreur. Le passage de six histoires sur près de 1 h 50 de métrage pour le premier opus à 4 segments sur à peine 1 h 25 peut sembler restrictif  mais au final, l'ensemble n'est pas pollué par les temps morts et autres longueurs et passe comme une lettre à la poste.
N.F.T.

EN BREF
titre original : Creepshow 2
pays d'origine : États-Unis
année de production : 1987
date de sortie française : 16 décembre 1987
durée : 85 minutes
budget : 3 500 000 $
adrénomètre : ♥
note globale : 3.5/5

LE FLIP
Une femme persécutée par l’auto-stoppeur qui vient de le renverser mortellement.

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