[Rec] 3 Génesis (2012) de Paco Plaza

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Koldo et Clara se marient. Entourés de leur famille et de leurs amis, ils célèbrent l'événement dans une magnifique propriété de campagne. La soirée bat son plein lorsque certains invités commencent à montrer les signes d'une étrange maladie. En quelques instants, une terrifiante vague de violence s'abat sur la fête. Séparés au milieu de ce chaos, les mariés se lancent alors, au péril de leur vie, dans une quête désespérée pour se retrouver.

Face à une critique presse quasi unanimement défavorable, il était difficile de ne pas s'attendre au pire lors du visionnage de ce troisième opus de la franchise [Rec], version Espagnol (donc originale).
C'est peut-être ce qui explique qu'au final, il apparait beaucoup moins mauvais, au regard de films plus généreusement budgétisés mais désespérément creux (la série des Resident Evil, pour ne dénoncer personne). Et alors que l'on n'attend plus grand chose de [Rec] et de manière plus globale du found footage-faux-documentaire-filmé-pour-de-vrai, il faut bien admettre que Paco Plaza, délesté de son comparse Jaume Balaguero, -toujours dans l'ombre de la production- créé la surprise.

Car [Rec] a bien changé depuis ses deux premiers opus froidement premier degré, par ailleurs l'une des clés de sa réussite, en plus de la performance d'acteurs survoltés. Personne n'a oublié ces plans séquences sévèrement burnés et tétanisants qui plongeaient le spectateur dans une ambiance angoissante et malsaine. Tout en entretenant quelques brefs rapprochements avec les deux premiers films, qui se déroulent la même soirée, Paco Plaza a choisi une direction peu confortable en prenant le spectateur à contre-pied.

Même si l'on retrouve toujours le côté immersif de la série lors d'un pré-générique (de 20 minutes quand même) filmé par les protagonistes et permettant de prendre part, quasiment en tant qu'invité, au mariage de Koldo et Clara, la narration adopte ensuite un point de vue cinématographique bien plus traditionnel. Les seules images "réelles", très ponctuelles, ne seront ensuite plus issues que de caméras de surveillance ou d'un caméscope réglé en vision nocturne. 

Une victime du terrible virus à qui l'ont n'a visiblement pas donné de serviette !

Certes, l'horreur graphique est toujours présente, abordée de manière frontale, -quelques scènes bien gores raviront les amateurs du genre- mais Plaza compose désormais avec une forme de déconnade décomplexée. En effet, la franchise horrifique prend un virage à 180° en ajoutant une bonne dose d'humour et d'absurde à ses débordements gores. Pour un résultat certes peu effrayant mais plutôt rafraichissant, évoquant parfois le cinéma d'Álex de la Iglesia. Ce qui a sans doute déstabilisé les fans des premiers films. Un homme déguisé en Bob l’Éponge, mais que l'on doit appeler John l’Éponge pour des raisons de droits, en est la parfaite illustration et semble vouloir indiquer que dans [Rec]3 Génesis, tout est possible. D'ailleurs le schéma classique des gentils poursuivis par les méchants est quelque peu bousculé lorsque madame décide de jouer de la tronçonneuse pour retrouver son mari alors que ce dernier joue au dentiste avec un mixeur plongeant.

Lors des scènes d'action, Paco Plaza grossit volontairement le trait et flirte parfois avec l'autoparodie. Difficile dès lors de na pas songer à Shaun of the dead, la série Kaamelott (si, si !) ou même Massacre à la Tronçonneuse 2 et Evil Dead 3, qui avaient aussi, à leurs risques et périls, choisi d'insuffler une bonne dose d'humour à leur franchise respective, pourtant déjà bien barrée, au risque de contrarier les fans hardcore du concept de base. Bref, [Rec]3 Génesis s'impose comme une série B plutôt ingénieuse, une belle histoire d'amour quasi-shakespearienne, agréable à regarder, dotée d'une scène finale plutôt chouette (allégorie sur les effets du mariage ?) et qui, sans être le chef-d’œuvre de l'année, remplit son contrat divertissement. 
N.T.

En bref : 
titre original : [Rec] 3 Génesis
pays d'origine : Espagne
année de production : 2012
date de sortie française : 4 avril 2012
durée : 77 minutes   
budget : ?
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5
la fiche Scifi-Movies

Le flip : L'inquiétant tonton...



Commentaires

  1. " la série Kaamelott (si, si !)"
    Kaamelott c'est plutôt l'inverse, une série hilarante à ses débuts qui s'est transformé en drame épique à partir de la fin du livre V jusqu'au livre VI

    Sinon je n'ai pas trop aimé REC, pour des raisons évidentes qui sont l'absence de found footage, et accessoirement le fait qu'on ait changé de scène et d'histoire (mais ça me dérange moins)

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  2. L'idée du film aurait pu être intéressante mais beaucoup trop orienté vers l'histoire d'amour je trouve. j'ai pas non plus trop aimé l'idée du prêtre qui récite dans les haut parleurs et qui parvient à calmer tous les zombies.. C'est un peu trop facile a mon gout.Et la scène de fin... Je l'ai pas appréciée non plus

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