L'Antre de la folie (1994/1995) de John Carpenter

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John Trent est enquêteur pour les assurances et excelle dans l'art de démonter les arnaques. Il est chargé par Jackson Harglow, le directeur de la maison d'édition « Arcane », de retrouver Sutter Cane, un écrivain à succès qui a disparu. Durant ses investigations, John se rend compte que le monde d'épouvante apparemment fictif créé par Sutter Cane pourrait s'avérer bien réel.

Sans doute le film le plus barré de John Carpenter, L'Antre de la folie est aussi souvent considéré comme le moins représentatif de sa filmographie.
Le réalisateur de The Thing et de Vampires y manie avec génie un humour noir, aux limites du loufoque, comme lors de cette scène où John Trent voit la vie en bleu, ou encore lorsqu'il se débat au cœur d'un asile en hurlant qu'il n'est pas fou, "Moi non plus !" s'écrie alors un interné, bientôt rejoint par une horde d'autre "fous" persuadés qu'ils ne le sont pas. 

Car là est sans doute l'un des jeux préférés de Carpenter dans L'Antre de la folie : réduire la distance entre réalité et folie jusqu’à ce que même le spectateur finisse par douter de ce qu'il voit. En mettant en abîme les mécanismes de l'horreur dans un roman qui semble interagir avec la réalité du film, Carpenter plonge le spectateur dans un voyage sombre aux frontières de la folie.
 

Sam Neil, étonnant dans ce rôle d'enquêteur cartésien et expert pour déceler les failles dans les arnaques aux assurances, embarque le spectateur sans peine dans sa descente aux enfers. Alors que ce qu'il croyait truqué s'avère de plus en plus réel, il doit finalement accepter que l'idée qu'il se faisait de sa réalité part tranquillement en sucette. Au travers de scènes mémorables et parfois flippantes, comme l'enfant et le vieillard au vélo dans la nuit, le tableau et ses personnages mouvants, John Trent qui revient sans arrêt sur ses pas...  

On sent que John Carpenter prend un véritable pied avec ce film, un plaisir évidemment contagieux de l'autre côté de l'écran. Il offre grâce à un scénario torturé, ingénieux et en béton armé, de purs moments d'angoisse dans un univers né de l'esprit d'un auteur à succès dont le nom, Sutter Kane, n'est pas sans rappeler un autre maître de l'horreur, bien ancré dans notre réalité cette fois, vous savez, un dénommé Stephen King.
N.T.

En bref :
titre original : In the Mouth of Madness
pays d'origine : États-Unis
budget : 8 000 000 $
année de production : 1994
date de sortie française : 8 février 1995
durée : 95 minutes  
adrénomètre : ♥
note globale : 5/5

Le flip : Le vieux cycliste aux cheveux blancs croisé sur les routes sombres de Hobb's End.


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