Le Tour d'Ecrou (2009/2011 - TV) de Tim Fywell

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Londres, 1921. Un médecin tente de soigner une jeune femme mutique et frappée de terreur. Un matin, elle parvient à articuler «J'ai vu le diable» et commence son récit. Quelques mois plus tôt, Ann était engagée par un riche aristocrate pour s'occuper de ses deux neveux orphelins, Miles et Flora. Arrivée dans le vieux manoir familial, la gouvernante découvre son nouveau rôle et la petite Flora. Bientôt, plusieurs apparitions inexpliquées sèment le trouble dans son esprit. Le malaise ne fait que croître lorsque Miles, renvoyé du pensionnat, rentre au domaine...

Cette énième adaptation de la nouvelle d'Henry James est produite pour la télévision par la BBC. Le résultat donne un film fantastique à l'esthétique fatalement proche du téléfilm, faisant songer aux adaptations Kingiennes de Mick Garris, les costumes d'époque en sus. La principale question qui nous intéressera sera donc "quel intérêt peut-il y avoir à réaliser, une nouvelle fois, un film souvent adapté au fil des décennies, sans jamais atteindre la puissance et la poésie des Innocents de Jack Clayton ?".  

Au visionnage de cette nouvelle mouture, il est clair que Tim Fywell souhaite se démarquer de la vision très "réalisée" des Innocents pour mieux se rapprocher de l’œuvre littéraire d'Henry James. Enfin jusqu'à une certaine limite, puisqu'il prend aussi la liberté de transposer l'action au lendemain de la première guerre mondiale. L'occasion de proposer un film d'époque assez juste, tout en introduisant la donnée psychanalytique et un récit directement narré par Ann, la gouvernante internée.  

Ann raconte son étrange histoire depuis la chambre d'un hôpital où elle est écrouée.

Sans être ultra flippant, on partage le désarroi de cette gouvernante impuissante face au mal qui hante le domaine. Les multiples apparitions, notamment de Quint, sont mises en scène de manière assez subtile et provoquent souvent sinon la trouille, une certaine angoisse. Les acteurs sont plutôt bons, qu'il s'agisse des adultes (la tourmentée Michelle Dockery dans le rôle d'Ann et l'inquiétant Edward MacLiam dans celui de Peter Quint) ou des deux jeunes acteurs (Flora arbore un visage aux traits durs, la dualité de Miles) et participent à la création d'un véritable sentiment de malaise. 

La réalisation, soignée, ne fait pas dans le tape à l’œil mais demeure supérieure à une production télévisuelle lambda. À relever par ailleurs l'excellente et entêtante partition musicale de John Lunn soulignant à merveille l'aspect mystérieux et poétique d'un film qui, s'il ne peut être comparé au chef-d’œuvre de Jack Clayton, apporte, dans un emballage soigné, suffisamment de nouveautés pour qu'on y jette un œil.
N.T.


En bref :
titre original : The Turn of the Screw
pays d'origine : Royaume-Uni
année de production : 2009
date de sortie : 1ère diffusion le 21 janvier 2011 sur Arte (téléfilm)
durée : 89 minutes
adrénomètre : ♥
note globale : 3/5

Le flip : Quint apparaît derrière une fenêtre de la maison.



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